Premier aperu sur le mystre de Jsus

Le 11 janvier 2023 –

(E.S.M.)


Le S.P. Benoit XVI insiste : Ce qui est dcisif, c’est que Mose a
parl Dieu comme un ami : c’est uniquement de l que pouvaient
venir ses uvres, l que pouvait s’enraciner la Loi devant indiquer
Isral la voie suivre dans l’histoire.

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Benot : Premier aperu sur le mystre de Jsus

INTRODUCTION

Le 11 janvier 2023 – E.
S. M.
– Le Livre du Deutronome recle une promesse totalement
diffrente de l’esprance messianique des autres livres de l’Ancien
Testament ; elle est d’une importance dcisive pour
comprendre la figure de Jsus
. Ce n’est pas un roi d’Isral, ni du
monde, ni un nouveau David, qui est promis, mais un nouveau Mose, Mose
lui-mme tant alors prsent comme un prophte. Or l’appellation de
prophte tranche sur le monde religieux ambiant et elle se dfinit comme
quelque chose d’absolument unique et diffrent, qu’on ne trouve sous cette
forme qu’en Isral. La nouveaut et la diffrence qui la caractrisent
rsultent de la spcificit de la foi en Dieu qui fut donne Isral. De
tout temps, l’homme s’est interrog pour savoir d’o il venait, mais plus
encore que l’obscurit de ses origines, c’est sans doute l’opacit de son
avenir qui l’a inquit. Il veut dchirer le rideau, il veut savoir ce qui
va se passer pour chapper au malheur et pour trouver la voie du salut.

Les religions ne sont pas seulement soumises l’interrogation sur
l’origine, toutes cherchent soulever le voile de l’avenir. Leur importance
tient justement au savoir qu’elles transmettent sur ce qui va se produire,
permettant ainsi l’homme de trouver la voie qu’il lui faut emprunter pour
ne pas chouer. C’est la raison pour laquelle pratiquement toutes les
religions ont dvelopp des formes de prvision de l’avenir.

Le Livre du Deutronome numre les diffrentes formes d’ ouverture sur
l’avenir pratiques dans l’entourage d’Isral : Lorsque tu seras entr
dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne, tu n’apprendras pas
commettre les mmes abominations que ces nations-l. On ne trouvera chez toi
personne qui fasse passer au feu son fils ou sa fille, qui pratique
divination, incantation, mantique ou magie, personne qui use de charmes, qui
interroge les spectres et les devins, qui invoque les morts. Car quiconque
fait ces choses est en abomination au Seigneur ton Dieu
(Dt 18, 9-12)
.

A quel point il tait difficile d’y renoncer, c’est ce qu’illustre
l’histoire de la fin de Saul : lui-mme avait tent d’appliquer ce
commandement et de bannir toute forme de magie, mais confront au danger
imminent d’une bataille contre les Philistins, il ne supporte plus le
silence de Dieu et il se rend cheval chez une ncromancienne d’En-Dor qui
doit appeler l’esprit de Samuel pour lui ouvrir les yeux sur l’avenir :
quand le Seigneur se tait, c’est un autre qui doit dchirer le voile du
lendemain (cf. 1 S 28).

Le chapitre 18 du Deutronome dnonce toutes ces faons d’entrer en
possession de l’avenir en les qualifiant d’ abominations aux yeux de Dieu
et il oppose cette industrie de la divination l’autre voie propre Isral
le chemin de la foi et ce sous la
forme d’une promesse : Au milieu de vous, parmi vos frres, le Seigneur
votre Dieu fera se lever un prophte comme moi, et vous l’couterez
(Dt 18, 15).
Au premier abord, il semble qu’il s’agit uniquement
de la promesse de l’institution du prophtisme en Isral, le prophte se
voyant confier la tche d’interprter le prsent et l’avenir. La critique
l’encontre des faux prophtes, que l’on retrouve constamment dans les livres
prophtiques, indique tout simplement le danger que les prophtes assument
pratiquement le rle de devins, qu’ils se comportent comme tels pour
rpondre la demande, demande qui faisait retomber Isral dans les
errements dont les prophtes avaient justement pour mission de l’loigner.

La fin du Livre du Deutronome revient une fois encore sur la Promesse et
lui donne un tour surprenant, qui va bien au-del de l’institution du
prophtisme et qui donne ainsi son sens spcifique la figure du prophte.
On peut en effet y lire ceci : II ne s’est plus jamais lev en Isral un
prophte comme Mose, lui que le Seigneur rencontrait face face
(Dt 34, 10).
Cette conclusion du cinquime livre de Mose est
domine par une tonalit trangement mlancolique. La promesse d’ un
prophte comme moi ne s’est pas encore ralise. Il apparat maintenant
que ces mots ne signalent pas simplement l’institution du prophtisme,
puisque ce dernier existait dj, mais quelque chose d’autre et de bien plus
important : l’annonce d’un nouveau Mose. Il tait devenu vident que
l’installation en Palestine n’avait pas t l’entre dans le salut,
qu’Isral attendait encore sa vritable libration, qu’un exode de nature
plus radicale tait ncessaire et qu’il fallait pour ce faire un nouveau
Mose.

Puis il est galement dit ce qui distinguait Mose, ce qui constituait la
particularit et la quintessence de cette figure : il avait rencontr le
Seigneur face face , il avait parl Dieu comme un ami parle son ami
(cf. Ex 33, 11)
. La caractristique essentielle de la figure
de Mose n’est pas les miracles dont on le crdite ; elle n’est pas non plus
les uvres et les preuves pendant la traverse du dsert depuis l’Egypte,
maison de servitude , jusqu’au seuil de la Terre promise. Ce qui est
dcisif, c’est que Mose a parl Dieu comme un ami
: c’est uniquement de l que pouvaient venir ses uvres, l que
pouvait s’enraciner la Loi devant indiquer Isral la voie suivre dans
l’histoire.

Et maintenant, il devient tout fait clair que le prophte n’est pas la
variante isralite du devin, comme on l’a de fait souvent considr et comme
de nombreux faux prophtes se concevaient eux-mmes, mais qu’il signifie
quelque chose de fondamentalement diffrent : il n’est pas l pour
communiquer des vnements de demain ou d’aprs-demain et pour satisfaire
ainsi la curiosit ou le besoin de scurit humains.
Il nous montre le visage de Dieu et partant la voie que nous devons suivre
.
L’avenir dont il s’agit dans ses enseignements va beaucoup plus loin que ce
qu’on cherche savoir en interrogeant les devins. Il indique le chemin qui
mne au vritable exode , qui consiste rechercher et trouver dans
toutes les voies de l’histoire la voie qui mne Dieu, car c’est la
vritable direction qu’il faut prendre. En ce sens, la prophtie correspond
strictement la foi d’Isral en un Dieu unique, c’est sa transposition dans
la vie concrte d’une communaut devant Dieu et sur le chemin vers Dieu.

II ne s’est plus jamais lev en Isral un prophte comme Mose. Ce
diagnostic donne la promesse selon laquelle le Seigneur votre Dieu fera
se lever un prophte comme moi une nouvelle dimension eschatologique.
Isral peut dsormais esprer un nouveau Mose, qui n’a pas encore paru,
mais qui se lvera quand l’heure sera venue. Et le signe particulier de ce
prophte sera qu’il rencontrera Dieu face face comme le fait un ami avec
son ami. Sa marque distinctive est une proximit avec Dieu telle qu’il peut
communiquer sans intermdiaire, et donc sans altration, la volont et la
parole de Dieu. Et c’est l’lment salvifique qu’Isral attend, que
l’humanit attend. Nous devons rappeler ici une autre histoire trange
concernant le rapport de Mose Dieu, histoire qui nous est raconte dans
le Livre de l’Exode. On nous y rapporte la prire que Mose adresse Dieu :
Je t’en prie, laisse-moi contempler ta gloire (Ex 33, 18). Cette prire
n’est pas exauce : Tu ne pourras pas voir mon visage
(Ex 33, 20).
Mose se voit assigner une place proximit de Dieu
dans le creux d’un rocher devant lequel Dieu passera avec sa gloire. Pendant
qu’il passe devant lui, Dieu le recouvre de sa propre main, qu’il retire
ensuite : Et tu me verras de dos, mais mon visage, personne ne peut le
voir (Ex 33, 23).
Ce passage mystrieux a jou un rle essentiel dans l’histoire de la
mystique juive et chrtienne, car c’est en partant de lui que l’on a tent
de savoir jusqu’o peut aller le contact avec Dieu dans cette vie et de
discerner les limites de la vision mystique. Quant ce qui nous occupe
actuellement, il n’en reste pas moins que la proximit de Mose avec Dieu,
qui en fait le grand mdiateur de la Rvlation, le mdiateur de l’Alliance,
rencontre l ses limites. Il ne voit pas la face de Dieu, mme s’il lui est
donn de plonger dans la nue de la proximit avec Dieu et de lui parler
comme un ami. Ainsi la promesse d’un prophte comme moi recle
implicitement une attente encore plus grande : qu’il soit donn au dernier
prophte, au nouveau Mose, ce que le premier Mose n’avait pu obtenir
voir rellement et directement le visage de Dieu et ainsi pouvoir parler
partir de cette pleine vision et non simplement parce qu’il a vu Dieu de
dos. Du coup cela implique aussi quasi naturellement l’espoir que le nouveau
Mose sera le mdiateur d’une alliance suprieure celle que Mose avait pu
rapporter du Sina (cf. He 9, 11-24).
C’est dans ce contexte que nous trouvons la cl de lecture de la fin du
prologue de l’vangile de Jean : Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils
unique, qui est dans le sein du Pre, c’est lui qui a conduit le connatre
(Jn 1, 18). C’est en Jsus que
s’accomplit la promesse du nouveau prophte. En lui se ralise pleinement ce
qui tait rest inachev chez Mose : il vit devant la face de Dieu, non
seulement en qualit d’ami, mais en qualit de fils, il vit dans l’union la
plus intime avec le Pre.

C’est l le point partir duquel il est possible de comprendre la figure de
Jsus, telle que nous la propose le Nouveau Testament ; tout ce qui est
racont de Jsus, ses paroles, ses actes, ses souffrances et sa gloire,
trouve l son ancrage. Si l’on omet cela, qui est proprement le centre, on
passe ct de ce qui fait la spcificit de la figure de Jsus, qui
devient contradictoire et finalement incomprhensible. La question que doit
se poser ncessairement tout lecteur du Nouveau Testament cherchant savoir
d’o Jsus a bien pu tirer son enseignement, ce qui permettrait d’expliquer
les modalits de son comportement, cette question ne peut recevoir de vraie
rponse qu’ partir de l. La raction des auditeurs de Jsus tait claire :
cet enseignement ne provient d’aucune cole. Il est radicalement autre que
l’enseignement que l’on peut recevoir dans les coles. Il n’est pas une
explication selon la mthode de l’interprtation telle qu’elle est transmise
par les coles. Il est tout autre. Il s’agit d’un enseignement fait avec
autorit . En rflchissant aux paroles de Jsus, il faudra revenir sur ce
diagnostic de ses auditeurs et en approfondir la signification.

L’enseignement de Jsus ne vient pas d’un apprentissage humain, quelle qu’en
soit la nature. Il provient du contact direct avec le Pre, du dialogue
face face de la vision de celui qui est dans le sein du Pre
(Jn 1, 18).
C’est la parole du Fils. Prive de ce fondement
intrieur, elle serait de la prsomption. l’poque de Jsus, c’tait
d’ailleurs l’opinion des scribes justement parce qu’ils refusaient
d’accepter ce fondement intrieur : la vision et la connaissance face
face.

Pour comprendre Jsus, certaines notations rcurrentes sont fondamentales ;
ce sont des notations qui indiquent que Jsus s’est retir sur la montagne
et qu’il y a pri pendant plusieurs nuits, seul avec le Pre. Ces
brves indications soulvent le voile du mystre et nous permettent
d’entrevoir l’existence de Jsus en tant que Fils, la source ultime de ses
actes, de son enseignement et de sa souffrance. Cette prire de Jsus
est le dialogue du Fils avec le Pre, prire dans laquelle se trouvent
entranes la conscience et la volont humaines de Jsus, son me humaine,
ce qui permet la prire de l’homme de participer de la communion du
Fils avec le Pre. Le clbre constat du thologien
Harnack
, selon lequel le message de Jsus est un message du Pre, dans
lequel le Fils n’aurait pas sa place, si bien que la christologie serait
extrieure au message de Jsus cette thse se corrige ici d’elle-mme.
Si Jsus parle du Pre comme il le fait, c’est parce
qu’il est le Fils et qu’il est avec le Pre dans une communion filiale
.
La dimension christologique, savoir le mystre du Fils comme tant celui
qui rvle le Pre, la christologie , est prsente dans toutes les
paroles et dans tous les actes de Jsus. Un autre lment essentiel se fait
jour ici : nous avons dit que, dans l’acte de prier, l’me humaine de Jsus
se voyait implique dans sa communion filiale avec le Pre.
Qui voit Jsus, voit le Pre

(cf. Jn 14, 9).
Ainsi le disciple qui
accompagne Jsus se voit impliqu dans la communion avec Dieu. Tel est
l’lment proprement rdempteur : le dpassement des limites de la condition
humaine, dj inscrit en l’homme ds la cration comme attente et comme
possibilit en vertu de sa ressemblance avec Dieu.

Lecture :




Le testament spirituel de notre cher Pape mrite Benot XVI




Le cur de la prdication de Benot XVI est en effet, Jsus



 

Sources : Benoit
XVI :_Jsus_Nazareth_2
E.S.M.


Ce document est destin l’information; il ne
constitue pas un document officiel



Eucharistie sacrement de la misricorde



(E.S.M.)
Le
11 janvier 2023

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