Bali, l’île du bien-être

Bali harmonie

Dès notre arrivée à Bali, pourvu que l’on s’éloigne des zones ultra touristiques, on ne peut que se laisser gagner par l’harmonie et la spiritualité qui imprègnent l’île, avec les effluves d’encens, le son entêtant des gamelans, les couleurs chatoyantes des costumes de cérémonie des femmes et les offrandes déposées dans les temples. Même impression à l’entrée des boutiques et dans les champs de riz dont les courbes vertes sont également apaisantes pour le regard, surtout dans la chaude lumière de la fin d’après-midi.

On n’est donc pas étonné d’apprendre que l’harmonie et le bien-être sont au cœur même de la culture balinaise, basée sur le concept philosophique de Tri Hita Karana, que l’on peut traduire par « Trois causes de bien-être » ou les « Trois voies pour atteindre le bien-être ».  Cette philosophie est fondée sur la recherche de l’harmonie entre les domaines de l’esprit, du monde humain et de la nature.

Un concept que l’on retrouve partout à Bali : par exemple, dans le sanctuaire sacré de la Forêt des singes (Monkey Forest), à Ubud, mais aussi dans le système des subak, permettant l’irrigation des rizières et privilégiant des « pratiques agricoles démocratiques et égalitaires », comme le souligne l’Unesco.

Mange, prie, aime… à Ubud

Le roman d’Elizabeth Gilbert, Mange, prie, aime (Eat Pray Love, 2008), mis à l’écran en 2010 (avec Julia Roberts), a contribué à donner de Bali l’idée d’une destination où l’on vient se ressourcer spirituellement.

C’est à Ubud que l’écrivaine rencontre Ketut Liyer, un balian, guérisseur traditionnel qui lui annonce qu’elle reviendra à Bali et y trouvera l’amour. La prédiction s’étant avérée exacte, après la sortie du roman et du film, Ketut a vu défiler chez lui des milliers de femmes se rêvant en Julia Robert ou en Elizabeth Gilbert, et a fait fortune en leur annonçant bonheur, chance et succès, avant de trépasser en 2016.

Aujourd’hui, Ubud attire les adeptes du yoga ou de la méditation, sans oublier les néo-hippies en quête d’illumination. Alors, logiquement, dans le centre-ville, on n’a aucun mal à trouver des endroits où déguster des plats végétariens ou des boissons « healthy » et détox, le « bowl » étant très à la mode, tout comme les graines de chia et le tofu !

Mais Ubud n’a pas attendu Mange, prie, aime pour être le centre spirituel de Bali. La tradition remonte à plus un millénaire, lorsqu’un saint homme, Rsi Markandya, découvrit une rivière ayant le pouvoir de guérir et la nomma Oos, abréviation du mot sanscrit osada (santé), transformé plus tard en ubad (remède, médecine). Ainsi naquit Ubud, qui est donc depuis son origine une cité mystique et un centre pour la médecine traditionnelle.

Massages, yoga, méditation, cures et retraites

À Bali, on peut s’essayer à la zénitude. Première étape : le massage balinais, Pijat Bali, qui s’appuie sur les principes des médecines ayurvédique et chinoise et vise à rétablir l’harmonie entre le corps et l’esprit en agissant sur les points d’acupuncture et en faisant circuler les énergies. A la fois relaxant et tonique, il se pratique avec des huiles essentielles (ylang-ylang, bois de santal, jasmin…), en utilisant des techniques de digitopression, de lissage, de pétrissage et de réflexologie.

Presque tous les hôtels, même les plus modestes, proposent des modelages. Sinon, vous pouvez aussi vous rendre dans les nombreux salons de massages et spas en ville. Les tarifs varient en fonction du standing des établissements, mais ils sont généralement très bon marché.

Deuxième étape : le yoga et la méditation, que l’on a l’occasion de pratiquer un peu partout. Là encore, les hôtels sont nombreux à proposer des cours. On trouve également des écoles de yoga, notamment à Ubud, où l’on peut suivre un stage de quelques jours ou une retraite plus longue. Tous les styles de yoga sont pratiqués : Hatha, Vinyasa, Kundalini…

Si vous êtes tentés par une cure ayurvédique ou une retraite détox ou bien-être, les offres ne manquent pas à Bali. Il y en a pour tous les goûts et tous les prix. A vous de choisir en fonction de votre budget et des différentes activités proposées : yoga, méditation de pleine conscience, massages, reiki, ateliers de guérison par le son ou de respiration chamanique ou encore danse extatique…

À la rencontre des balians

Si jamais vous avez un problème de santé, vous pouvez faire appel aux balians, guérisseurs traditionnels balinais qui ont pour mission de guérir les hommes en rétablissant l’harmonie entre leur corps et leur esprit. Un pouvoir, expliquent-ils, qui leur vient directement des dieux. Ils n’utilisent pas tous les mêmes techniques. Ils peuvent soigner avec les aliments (fruits, légumes…) et les plantes médicinales (dont l’usage est répertorié dans un livre, le Taru Pramana), les points de pression et les massages.

Si, autrefois, les balians n’exigeaient pas de rétribution précise (les dons étant à la discrétion des patients), il fixent dorénavant bien souvent leur tarif, plus élevé pour les touristes que pour les Balinais (ce qui est logique), quelques célébrités locales pratiquant des prix de l’ordre de 300000 roupies (17 €) pour une consultation d’un quart d’heure.

Certains hôtels proposent les services d’un balian. Dans les établissements de luxe, les tarifs peuvent s’envoler. A l’hôtel Visesa d’Ubud, pour un traitement complet (consultation avec le balian, massage des pieds et du corps), il vous en coûtera 1700000 IDR (95 €).

Comment être certain d’avoir affaire à un authentique balian ? Difficile de le savoir, en fait… Les Balinais vous diront que les bons guérisseurs sont ceux qui ne font pas de pub et ne pratiquent pas de tarif fixe, mais pas évident de les trouver !

Le pouvoir antistress de l’eau

Enfin, pourquoi pas essayer le melukat, la cérémonie de purification par l’eau ? Les Balinais hindous pratiquent ce rituel dans le but de se nettoyer des mauvaises énergies, physiquement comme spirituellement. Une pratique ancestrale aujourd’hui accessible aux touristes. Nombreux sont les hôtels et les tour-opérateurs à proposer à leurs clients cette expérience qui permettrait de se débarrasser d’un mal bien contemporain : le stress.

La source la plus sacrée se trouve dans le temple Pura Tirta Empul (le « temple de l’eau sainte jaillissant de la terre »), qui attire des milliers de fidèles et autant de visiteurs étrangers, venus se baigner habillés (avec un sarong) dans les bassins de purification. On dit que ces eaux auraient le pouvoir de guérir. Mais on peut aussi pratiquer le melukat ailleurs, dans des sources, des lacs, à la confluence des rivières, ou même à la mer.

Et même sans melukat, les vertus délassantes d’un bon bain de mer ne sont plus à prouver !