Test Bayonetta 3 : l’épisode de trop sur Nintendo Switch ?

C’était en 2009, SEGA lançait une toute nouvelle franchise sur PS3 et Xbox 360 : Bayonetta. Un jeu développé par PlatinumGames, dirigé par Hideki Kamiya, déjà en charge quelques années auparavant d’un certain Devil May Cry. Un beat’em all à la sauce « sorcellerie » qui a su créer la surprise, si bien qu’une suite vit le jour en 2014, avec une exclusivité sur Nintendo Wii U. Aujourd’hui, pas moins de 8 ans plus tard, Bayonetta 3 s’apprête à voir le jour sur Nintendo Switch. Arrivé à la rédaction de Presse-Citron il y a quelques jours déjà, il est grand temps de livrer notre verdict concernant ce nouvel opus.

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Bayonetta 3, le test complet sur Nintendo Switch

Dans Bayonetta 3, la célèbre sorcière de l’Umbra est de retour, pour faire face cette fois aux homonculus, des créatures non pas venues des cieux, mais créées biologiquement par les humains (et au look malheureusement quelconque au possible…). Un troisième opus qui promet évidemment son lot d’action, mais aussi un vrai dépaysement avec la possibilité de traverser Tokyo ou encore les montagnes de Chine, sans oublier la possibilité d’incarner Viola, une apprentie sorcière très colorée, laquelle est accompagnée d’un démon baptisée Chouchou. Toutes deux vont partir à la recherche des rouages du chaos, pour éviter la destruction du multiverse.

© Nintendo

Avant toute chose, précisons que ce Bayonetta 3 est dans la pure lignée de la saga, et se veut un jeu d’action très (trop ?) déjanté, et un brin sexy. Cela se traduit par une action frénétique certes, mais aussi par un humour qui ne plaira pas à tout le monde, sans oublier quelques poses aguicheuses, des sous-entendus bien gras et autres gros plans évocateurs. Aussi si vous n’avez jamais accroché à Bayonetta, à son humour qui tâche et son côté sexualisé (pour ne citer que ça), il y a très peu de chance que la tendance s’inverse avec ce troisième opus. Vous voilà prévenus.

Pour les autres, on retrouve avec plaisir cet univers si caractéristique, avec un démarrage en fanfare, littéralement bourré d’action, avec des combats classiques donc, mais aussi la possibilité de chevaucher des créatures. A tel point à vrai dire que la première heure de jeu s’avère presque un peu fatigante, mais préfigure plutôt bien la surenchère à venir. Dans ce troisième opus, Bayonetta peut également sortir l’artillerie lourde en plein combat en invoquant des démons de l’Enfer tels que Gomorrah, Malphas ou encore Phantasmaraneae afin de semer la destruction en contrôlant directement ces alliés de taille, mais cela la rendra toutefois plus vulnérable aux attaques ennemies.

Viola, comme un air de Dante ?

Rapidement, on fait la connaissance de Viola, une apprentie sorcière au look résolument moderne et coloré, dont le système de combat se rapproche très nettement… de Devil May Cry. En effet, cette dernière est armée d’une épée, avec laquelle il est possible de réaliser de superbes enchainements, à l’instar d’un certain Dante. Bayonetta oblige, le ton reste encore et toujours très (trop ?) décalé, et cette dernière peut faire achever ses ennemis par Chouchou, un énorme démon félin tout droit sorti d’un Alice au Pays des Merveilles de l’enfer.

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La progression est linéaire, avec plusieurs niveaux à enchainer dans un ordre établi. Chaque niveau réserve son lot de « chapitres », symbolisés ici par des « versets », au terme desquels on obtient une note calculée en fonction de nos prouesses de combat. A noter que certains versets sont optionnelles, et qu’il faudra prendre le soin de visiter l’aire de jeu pour dénicher toutes les aires de combats, ainsi que les différents bonus et défis cachés. Sans spoiler, le jeu va demander au joueur de traverser diverses époques, l’occasion notamment de faire des rencontres plutôt originales.

Le jeu propose également des petits niveaux intermédiaires, sous la forme d’un jeu d’infiltration “à l’ancienne“, c’est relativement inattendu et joliment mis en scène, à défaut d’être sympa à jouer, mais on vous laisse le plaisir de la découverte. Côté durée de vie, comptez une douzaine d’heures environ pour boucler l’aventure.

Bien sûr, il est possible de faire évoluer Bayonetta et Viola au fil des niveaux avec l’expérience acquise. On peut également personnaliser leur équipement, sans oublier de faire progresser les créatures qui nous accompagnent. Le système de combos est très étoffé, avec ici la possibilité de configurer deux sets d’armes et de basculer de l’un à l’autre en un clic, et c’est toujours un plaisir que de déchainer les enfers de la sorcellerie sur ses ennemis. Toutefois, si l’action frénétique est bien au rendez-vous, difficile de ne pas tiquer sur la technique on ne peut plus balbutiante de ce Bayonetta 3, et sur un côté résolument “too much“…

Une technique datée et un côté “too much”…

Si, globalement, Bayonetta 3 ne déçoit pas (à condition d’avoir apprécié les deux premiers) en ce qui concerne son côté « action sexy et déjantée », la section technique a en revanche de quoi provoquer plus d’un tremblement de paupière intempestif, voire un saignement de nez. On le sait, depuis son lancement, la Nintendo Switch n’est pas réputée pour son hardware premium, et les développeurs ont plus que jamais été contraints d’effectuer d’importants sacrifices pour conserver une cadence de 60 images/seconde ici.

Cela se traduit par des environnements assez pauvrets techniquement, avec même quelques effets particulièrement ratés, en plus d’un aliasing tenace. L’ensemble manque terriblement de finesse et si les affrontements sont très réussis, très dynamiques, les décors souffrent bien souvent d’une pauvreté terrible, en plus de se montrer parfois désespérément vides.

© Nintendo

Une technique vacillante qui a également pour effet d’altérer la lisibilité de certaines séquences et certains combats, dont on devine le côté épique oui, mais qui s’avèrent très (très) brouillons pour les yeux. Et que dire de ses phases de jeu façon “rail shooter” et autres combats de géants, dont on peine à distinguer quoi que ce soit à l’écran… Ajoutez à cela une caméra qui a tendance à se dissimuler dans des endroits totalement improbables lors de certains combats… Dommage.

A ce sujet, on ne saurait que trop vous conseiller de privilégier le jeu sur grand écran, en mode docké, plutôt que le mode nomade. En effet, les errances techniques de ce Bayonetta 3 sont encore plus marquées (et c’est normal) sur l’écran 720p de la Nintendo Switch, peu importe que ce dernier soit OLED ou non. Alors oui, certaines séquences sont on ne peut plus spectaculaires et mettent le joueur aux prises avec des créatures gigantesques, mais l’ensemble est bien souvent flingué par une technique d’un autre âge, qui se traduit à l’écran par un sérieux souci de lisibilité… Bref, un troisième épisode qui en fait (beaucoup) trop, et qui semble plus que jamais trop volumineux pour une Nintendo Switch en grande difficulté ici…

Notre avis concernant Bayonetta 3 sur Nintendo Switch

Pour la troisième fois, la sorcière Bayonetta vient envouter la Nintendo Switch, avec un premier opus exclusif relativement fidèle à l’ADN de la saga. Action frénétique, humour en dessous de la ceinture, allusions graveleuses et autres poses lascives, tous les ingrédients sont là, avec en prime quelques nouveautés intéressantes comme les démons de l’enfer, les voyages dans le multiverse ou encore la présence de Viola. Dommage toutefois que la technique ne parvienne pas à suivre la cadence, avec une fluidité impeccable certes, mais au détriment toutefois d’environnements bien vides et de textures désespérément pauvres, sans compter une lisibilité parfois bien compliquée et un jeu qui en fait beaucoup (beaucoup) trop… Les fans apprécieront (mais pas tous), tandis que les autres resteront plus que jamais hermétiques au “style Bayonetta“. Petite déception donc…

Bayonetta 3

On aime

  • Du Bayonetta tout craché
  • L’action omniprésente
  • Les phases avec Viola
  • Fluidité (presque) impeccable

On aime moins

  • Techniquement d’une autre époque…
  • Une action très (très) brouillonne parfois
  • L’humour et le côté “sexy”, au secours…
  • Une surenchère franchement indigeste
  • Encore “pire” en version nomade…


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