Marie Bucaille, la sorcière de Cherbourg, condamnée à être pendue et étranglée

Avec ses remparts, son château fort et ses procès en sorcellerie, le Cherbourg du XVIIe siècle est bien moyenâgeux (©M. de Bon, « Cherbourg », Les ports militaires de la France, 1867)

Saviez-vous qu’une sorcière avait vécu à Cherbourg (Manche) ? Connue maintenant sous le nom de Marie Bucaille, Marie Benoist est née le 2 avril 1658 à Cherbourg. Fille de Jean Benoist, receveur de l’abbaye du Vœu à Cherbourg, sa vie est très liée à la religion. Elle est baptisée le jour de sa naissance. On la dit très pieuse, et son souhait est d’entrer dans les ordres. Elle tente de rejoindre le monastère des Clarisses à Alençon, mais les supérieurs de l’établissement jugent sa santé trop fragile et la renvoient à Cherbourg.

De retour dans sa ville natale, la jeune fille reste très fervente. Sa santé reste fragile et elle est parfois prise de convulsion et dit connaître des moments d’extases. Des rumeurs la disent capable de guérir des malades.

Condamnée à être « pendue et étranglée »

Son cas finit par inquiéter, et elle est envoyée chez un médecin à Helleville (Manche) : Monsieur Fortin de Quetteville. Celui-ci déclare qu’elle est possédée par le démon. Marie part pour vivre à Valognes. Elle est alors accusée par Catherine Bodel, dite « La Rigollette », l’accuse d’avoir le don d’ubiquité. Marie Bucaille ne nie pas, mais dit tenir ce pouvoir de son bon ange.

L’argument ne convainc pas, et elle est accusée de sorcellerie par le tribunal de Valognes le 28 janvier 1699. Le tribunal la condamne à « faire amende honorable, être soumise à la question ordinaire et extraordinaire et enfin pendue et étranglée ». Par question ordinaire et extraordinaire, il faut comprendre que l’accusée a été torturée afin d’obtenir sa confession.

Bannie à vie 

Marie Bucaille fait appel de cette décision auprès du tribunal de Rouen, qui atténue sa peine. Elle est condamnée « à avoir la langue percée au fer rouge » et à « être flagellée jusqu’à effusion de sang ». La justice savait être clémente, de toute évidence !

Le tribunal lui ordonne aussi de « faire amende honorable devant la cathédrale de Rouen et devant la Chambre du Parlement ». Elle fut battue de verges devant la basilique Sainte-Trinité à Cherbourg, puis conduite à Valognes, « où elle subit le même sort, et enfin dans la cour de la prison du bailliage, elle eut la langue percée d’un fer rouge ». Les verges étaient un instrument traditionnel de châtiment corporel, formées d’un faisceau de badines souples, généralement, de bouleau, liées entre elles.

Pour couronner le tout, Marie Bucaille fut aussi bannie à vie. Elle s’exila à Jersey, avant de revenir à Caen où elle mourut en 1704. Si on connaît son histoire, c’est grâce à Jean B. Besongue et son Mémoire contenant les faits extraordinaires raportez dans le procès de Marie Bucaille et les crimes pour lesquels elle a été condamnée, datant de 1699.

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