L’expo sur la sorcellerie envoûte Evreux et toute la Normandie!

Plus 200 % de visiteurs par rapport aux chiffres habituels : l’exposition Histoire(s) de la sorcellerie au Musée d’art, d’histoire et d’archéologie d’Évreux est déjà un incontestable succès. Pour Camille Gross, commissaire d’exposition, il faut dire que « le sujet est assez passionnant, assez mystérieux et nous questionne encore aujourd’hui ». Avec son équipe, la jeune femme a travaillé deux années sur la création de cette exposition pour laquelle le musée, parti de quelques œuvres de ses fonds, a bénéficié d’une centaine de prêts de quarante établissements culturels de France, comme trois estampes satyriques et cauchemardesques de Francisco de Goya.

Une exposition qui cherche à répondre à deux questions en se concentrant sur des histoires de sorcelleries locales : quelles ont été les représentations artistiques de la figure de la sorcière, une source d’inspiration plurimillénaire, et pourquoi est-elle toujours aussi présente aujourd’hui dans notre imaginaire ? Le parcours chronologique débute à l’Antiquité, « une époque où l’on ne distingue pas pratiques magiques et sorcellerie et où toutes les strates de la société sont concernées », avec des petits fragments retrouvés lors de fouilles archéologiques dans un quartier d’Évreux, « issus de tablettes sur lesquelles on inscrivait des sortes de malédictions et qui étaient ensuite enfouies ».

La visite se poursuit au Moyen-Âge, alors qu’une « distinction entre bonne et mauvaise magie s’opère à la fin de cette période. C’est aussi une période où l’on va commencer à condamner », décrypte Camille Gross, qui donne pour exemple une procession populaire d’Évreux propice aux débordements « et finalement interdite au nom d’influences démoniaques ».

La vieille sorcière et l’entremetteuse

Vient ensuite une partie dédiée aux grandes chasses aux sorcières. Le musée y expose une dizaine de traités de démonologie, très diffusés jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Sans oublier quelques exemples frappants de l’iconographie qui se développe alors autour de la figure de la sorcière, « des peintures et objets montrant cette figure ouvrant l’abîme vers les enfers, avec deux figures : la vieille sorcière et la jeune entremetteuse pervertissant les bons chrétiens ». Exemple local, à la fin de cette période, l’affaire des possédées d’un couvent de Louviers « va mener à un grand procès et mettre finalement à jour des affaires de mœurs derrière les accusations de sorcellerie ».

Moment de bascule, au XVIIIe siècle, « avec la prise de conscience que derrière les accusations de sorcellerie, il y a bien autre chose » et la décriminalisation de la sorcellerie. « D’un seul coup, on passe dans le domaine de la croyance et on commence même à rire de telles accusations, par exemple dans la littérature ».

Cette fin de parcours présente plusieurs visions d’artistes montrant, malgré l’évolution des mentalités, l’intérêt toujours aussi grand pour la figure de la sorcière, ainsi que les figures d’avant-garde et de combats féministes qui dès le début du XXe se réapproprient le personnage comme objet de lutte.

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