Mort d’Elizabeth II, une reine dans l’histoire

Elle n’aurait pas dû être reine, et pourtant. Avec ses aïeules la reine Victoria et la reine Anne, elle était la troisième femme couronnée depuis l’unification des royaumes d’Angleterre et d’Écosse. La reine Elizabeth II est décédé ce 8 septembre 2022 à l’âge de 96 ans. Avec ses 70 années de règne, elle était la plus ancienne monarque en exercice au monde. Depuis son accession au trône en 1953, la souveraine était à la fois une actrice et une témoin privilégiée de l’histoire contemporaine. Si le souverain du Royaume-Uni ne dispose que de trois prérogatives – le droit d’être informé, le droit de consulter et le droit de mettre en garde – Elizabeth II a accompagné nombre de bouleversements au Royaume-Uni, traversant la seconde moitié du XXe siècle, du lendemain de la guerre au Brexit.

1945 : la Seconde Guerre mondiale ou l’apprentissage du rôle de monarque

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth II travaille comme mécanicienne
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth II travaille comme mécanicienne

– Mirrorpix

Elle n’était pas censé accéder au trône, et pourtant. Ce n’est qu’à l’âge de 10 ans qu’Elizabeth Windsor réalise qu’elle sera un jour amenée à régner. En 1936, son oncle Edouard VIII abdique pour épouser Wallis Simpson, une roturière américaine trois fois divorcée. Un traumatisme pour la famille royale qui craint de voir la monarchie disparaître. C’est donc à son père, George VI, que revient la tâche de régner sur le Royaume-Uni, l’Irlande, l’empire des Indes et les dominions du Commonwealth britannique. “George VI, avait des difficultés pour s’exprimer en public, il ne voulait pas être roi. Ni lui ni sa fille aînée n’avaient la préparation adéquate, analyse Catherine Marshall, professeure de civilisation britannique à l’Université de Cergy-Pontoise*. La future reine a été guidée dans son rôle par sa grand-mère paternelle, the Queen Mary, et par son père. Mais Elizabeth II a aussi appris son rôle grâce à sa propre expérience, et en regardant son père. Et ça, c’est très britannique, on préfère passer par la pratique que par la théorie”*.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, la jeune Elizabeth prononce son premier discours à la radio. La future reine a 14 ans, et c’est la première fois que le peuple britannique entend sa voix fluette, mais déjà déterminée, sur les ondes. Pour sa première allocution diffusée sur la BBC, elle s’adresse aux enfants contraints de fuir les bombardements. “Des milliers d’entre vous ont dû quitter leur maison et être séparés de leur père et de leur mère. (…) Nous ne vous oublions pas“, encourage l’adolescente, déjà pleinement consciente de son futur rôle de souveraine.

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Pendant la guerre, le roi et sa famille décident de rester à Londres, malgré les bombardements. “Ce choix a été perçu par la population britannique comme étant à la fois une preuve de courage, mais aussi une preuve que le roi souhaitait être auprès des citoyens et qu’il était prêt à affronter les mêmes dangers que les Londoniens”, ajoute Catherine Marshall. A sa majorité, c’est à sa demande que la princesse Elizabeth rejoint les rangs de la branche féminine de l’armée britannique. Affectée au Centre des transports mécanique, la princesse apprend à changer les roues de voiture et à réparer des moteurs. Pour Catherine Marshall, cet épisode a été particulièrement marquant dans son apprentissage : “Elle vivait et travaillait alors comme une personne normale. C’est un moment où les femmes se sont engagées et ont parfois remplacé les hommes, et Elizabeth a fait cette expérience-là aussi“.

1953 : Le couronnement d’Elizabeth II et l’avènement de la télévision

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La reine Elizabeth le jour de son couronnement, le 2 juin 1953
La reine Elizabeth le jour de son couronnement, le 2 juin 1953

© AFP

Le roi est mort, vive la reine ! Lorsque le roi George VI meurt d’un cancer en 1952, Elizabeth se trouve au Kenya pour un voyage officiel. A 26 ans, la jeune femme se retrouve en un éclair à la tête d’un empire encore en phase de transition. A l’époque, le Royaume-Uni est encore meurtri par la guerre : le pays se reconstruit dans la douleur et une partie de sa population est encore soumise au rationnement alimentaire. Sur le plan international, d’anciennes colonies comme l’Inde, le Pakistan ou le Ghana ont déjà pris leur indépendance.

Une fois la période de deuil passée, et le nom de règne trouvé, le couronnement est annoncé pour le 2 juin 1953. La couronne souhaite ouvrir une nouvelle ère plus moderne avec cette souveraine dont la jeunesse parviendra peut être à dépoussiérer la tradition. Une question est alors sur toutes les lèvres : le sacro-saint couronnement peut-il être filmé ? Pour l’”événement du siècle”, la BBC négocie auprès de Sa Majesté pour laisser entrer les caméras de télévision dans l’abbaye de Westminster. Mais les conseillers de la reine, et Winston Churchill, le Premier ministre, estiment que la télévision est une chose moderne et vulgaire, qui ne peut que désacraliser la monarchie. C’est le prince Philip, époux de la reine, qui parviendra à convaincre celle-ci de donner son accord. A l’époque, le téléviseur est encore un luxe que tous les Britanniques ne peuvent pas se permettre. Mais le duc d’Édimbourg en est convaincu : ce média moderne peut permettre à la reine de se rapprocher de ses sujets, en leur permettant d’assister à un événement jusqu’ici réservé à la haute aristocratie. Pour Catherine Marshall, “le prince Philip comprend très vite la valeur symbolique de partage que permet cet événement. Les moments les plus sacrés ne seront pas filmés, sur demande des conseillers de la reine. Ce qui a ajouté une part de mystère, et contribué à alimenté la légende“.

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Il n’en fallait pas plus pour que les ventes de téléviseurs explosent. Rien qu’au Royaume-Uni, la cérémonie est suivie par plus de 20 millions de téléspectateurs. Dans les villages, les gens s’amassent autour des rares postes de télévision. En France, le couronnement est retransmis dans les salles de cinéma. Au Canada, les sujets se regroupent dans des salles pour suivre les cinq heures de cérémonie. Dans sa biographie Elizabeth II : une reine dans l’histoire , l’historien Joanny Moulin écrit : “Le règne d’Élisabeth aura été celui des médias où se tisse, jour après jour, le roman national. (…) Les Britanniques se sont rêvés en « nouveaux élisabéthains », comme si cette jeune souveraine était une sorte de réincarnation de la grande Elizabeth Ire, son règne s’annonçant comme un nouvel âge d’or, à l’instar du temps de Shakespeare, des humanistes et des grands navigateurs de la Renaissance qui fondèrent la fière nation protestante, à la naissance du capitalisme, et son empire planétaire, dont le Commonwealth se voulait la glorieuse émanation.”

Le lendemain de la cérémonie pourtant, le journal de gauche The Guardian publie un dessin satirique pour dénoncer le coût faramineux de la cérémonie : 100 millions de livres pour un couronnement, financé par le gouvernement et les sujets britanniques. “Le fait même que ce dessin ait été publié montre que ce couronnement était un moment important, mais c’était aussi une énorme dette, à un moment où le pays se remettait à peine de la Seconde Guerre mondiale, et où la population était encore rationnée“, précise Catherine Marshall.

1956 : Suez, première crise politique pour Elizabeth II

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Le Premier ministre Anthony Eden et la reine Elizabeth II en 1956
Le Premier ministre Anthony Eden et la reine Elizabeth II en 1956

© Getty
– Keystone

Trois ans après son accession au trône, la reine fait face à une crise politique sans précédent. En 1956, le colonel Nasser annonce la nationalisation du canal de Suez par l’Égypte. Le chef d’état bloque l’acheminement du pétrole jusqu’en Angleterre et en France. La nouvelle est accueillie avec stupeur et colère à Londres et à Paris : “C’est une crise très importante parce qu’elle va montrer combien le Royaume-Uni n’est plus une puissance mondiale de premier plan. Le pays va devoir se retirer du canal de Suez et c’est un aveu d’échec“, contextualise Catherine Marshall.

Le Premier ministre de l’époque, le conservateur Anthony Eden, n’a pas d’autre choix que de démissionner. Mais le parti, pris au dépourvu, se révèle dans l’incapacité de lui trouver un remplaçant. C’est donc à la reine que revient la lourde tâche de choisir le leader du parti conservateur et futur Premier ministre. Poussée par ses conseillers et par Churchill, elle nommera finalement à ce poste Harold Macmillan, alors secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères. Mais ce choix n’est pas du goût de l’opinion et des médias qui condamnent l’attitude anticonstitutionnelle de la reine, l’accusant de prendre parti politiquement. Dans un numéro du National Review de 1957, le journaliste John Grigg juge la souveraine “dépassée par les événements” et “incapable d’aligner plus de quelques phrases sans aide“.

En 1963, Elizabeth II est à nouveau critiquée pour avoir nommé Lord Home Premier ministre pour succéder à Harold Macmillan. Ces nouvelles critiques poussent les conservateurs à adopter un nouveau mode de désignation de leur leader qui n’impose plus à la reine de choisir.

1961 : la reconquête du Ghana

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A gauche, Elizabeth II danse avec le président Kwame Nkrumah lors de sa visite au Ghana en novembre 1961. A droite, la même scène dans la série "The Crown"
A gauche, Elizabeth II danse avec le président Kwame Nkrumah lors de sa visite au Ghana en novembre 1961. A droite, la même scène dans la série “The Crown”

© Getty
– Universal History Archive

Cet événement est relaté dans l’un des épisodes culte de la série The Crown, créée par Peter Morgan et diffusée sur Netflix. Acclamée pour la fidélité historique de sa représentation du règne de la reine Elizabeth, la série s’est penchée sur l’épineuse question des relations entre les anciennes colonies membres du Commonwealth et la couronne britannique.




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Au début des années 1960, le Ghana, ancienne colonie britannique qui avait acquis son indépendance quatre ans plus tôt, se rapproche un peu trop du bloc soviétique au goût de la reine. L’épisode 10 de la saison 2 de The Crown, intitulée “Chère Madame Kennedy” s’ouvre d’ailleurs sur une scène à l’ambassade du Royaume-Uni au Ghana. Sur ordre du président Kwame Nkrumah, le portrait de la reine est remplacé par celui du Lénine.

Une anecdote qui illustre le réel clivage entre les deux pays. Contre l’avis de ses conseillers qui estimaient que le séjour serait trop dangereux, Elizabeth entame alors un voyage diplomatique au Ghana. Son but ? Reconquérir cet état africain pour éviter que d’autres soient tenter comme lui de s’émanciper du Commonwealth, vitrine de la puissance coloniale du Royaume-Uni. “C’était une mission délicate et elle en avait pleinement conscience. Elle n’a pas été forcément bien accueillie au Ghana mais elle a été capable, grâce à son charme et à sa diplomatie, de convaincre, sans pour autant imposer le point de vue du Royaume-Uni” explique Catherine Marshall.

De ce voyage diplomatique, les médias ne retiendront d’une seule image, la plus glamour évidemment : celle de la reine en robe de bal et parée de ses plus beaux bijoux, dansant au bras du président Kwame Nkrumah. Ces images, qui firent le tour du monde, ont servi de modèle pour la mise en scène de cet épisode dans la série The Crown. “Il y a dans le Commonwealth quelque chose du lien historique, du lien familial. Et en tant que femme, la reine a su l’exprimer, mieux qu’un homme politique. Si elle avait été un homme, elle n’aurait pas pu danser avec Kwame Nkrumah, qu’elle a su ramener dans le giron britannique. Les scénaristes de The Crown laissent entendre que la reine a pleinement conscience que cette valse est un excellent coup de communication. Mais en réalité, je ne suis pas sûre qu’elle en ait eu conscience au moment où elle l’a fait“, ajoute Catherine Marshall.

1980’s : une relation tendue avec Margaret Thatcher

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Queen Elizabeth II avec l'ancienne Première ministre Margaret Thatcher lors d'une réception en l'honneur des "Britain's Women Achievers" en 2004.
Queen Elizabeth II avec l’ancienne Première ministre Margaret Thatcher lors d’une réception en l’honneur des “Britain’s Women Achievers” en 2004.

© Getty
– ROTA

Elles n’avaient que six mois d’écart, mais cette proximité en âge n’a pas suffit à susciter un peu de complicité entre la reine et la Première ministre, l’héritière et la “self-made woman“. Tout au long du mandat de Margaret Thatcher, de 1979 à 1990, leur relation a été scrutée par les médias britanniques. Les rencontres étaient rares, mais toujours vivement commentées. Que pensait Elizabeth II de la politique de “Miss Maggie” ? Conservatrice arrivée au pouvoir lors d’une période de grande instabilité économique et sociale, elle choisit de mener des réformes radicales. Guidée par des idées libérales, l’ancienne chimiste d’Oxford veut transformer le pays : baisser les impôts directs ainsi que l’influence des syndicats, maîtriser l’inflation en privatisant, promouvoir l’atlantisme et défendre le libre-échange dans la Communauté économique européenne… La “Milk Snatcher” (la voleuse de lait, en français) comme l’avaient surnommée les Anglais après qu’elle a, en tant que jeune secrétaire d’Etat à l’Education, supprimé la distribution du verre de lait à l’école, était devenue la “Dame de fer”.

En 1986, le Sunday Day, journal conservateur, publie un énième papier choc : Elizabeth II n’apprécierait guère la façon dont Margaret Thatcher gère la nation… L’hebdomadaire soutient de “sources sûres” que la souveraine l’estime “désinvolte et agressive’ et sa politique, “insensible, provocatrice et créatrice d’inégalités”. En sous-texte, la longue et violente grève des mineurs de 1984-1985 dont Thatcher sortie symboliquement victorieuse, ou la récente autorisation donnée aux Etats-Unis de se ravitailler en carburant sur les bases aériennes britanniques pour bombarder la Libye. Le journaliste enfonce le clou : Elizabeth II serait devenue “une soldate politique confirmée, tout à fait prête à s’attaquer à Downing Street si on la provoque”. La publication fait grand bruit et le palais rédige aussitôt un démenti ; la reine décide même d’appeler la Première ministre pour lui assurer que ces allégations sont fausses…

Rejetée par son propre parti, contrainte de démissionner, Elizabeth II exprimera cependant son regret de voir Margaret Thatcher quitter le pouvoir. En 1995, cinq ans après sa démission du 10 Downing Street, la reine Élisabeth II lui remet l’ordre de la Jarretière, plus haute distinction britannique. La souveraine se rend même à sa cérémonie d’obsèques ; une exception au protocole (la reine n’est tenue d’assister qu’aux enterrements des membres de sa famille ou des chefs d’État) qui n’avait jusqu’alors été réservée qu’à l’ancien Premier ministre britannique Winston Churchill, en 1965. Un geste symbolique critiqué par une partie de la population britannique, une marque de respect de la part de Sa Majesté.

1992, annus horribilis

1992 n’est pas une année que je me remémore avec plaisir. Elle s’est révélée une “annus horribilis”” avoue la reine, lors d’un discours, le 24 novembre 1992 à Guildhall. Cette année-là, le château de Windsor, dont la construction remonte au XIe siècle, est victime d’un incendie. Une tenture avait accidentellement pris feu et mis le feu à l’une des ailes du château. La reine le reconnaîtra plus tard, voir Windsor en flammes est l’un de ses pires souvenirs. Cette même année, les scandales se succèdent, et la presse ironise sur la famille royale : aucun enfant d’Elizabeth ne donne le bon exemple. Trois de ces quatre enfants divorcent. Le séisme culmine avec la mort de la princesse Diana, en 1997. Face à cette impopularité grandissante, et au mécontentement de ses sujets quant au train de vie de la famille royale, la reine annonce, par voie du Premier Ministre John Major, en novembre 1992, qu’elle paierait désormais un impôt sur le revenu.

2016-2022. Une reine face à l’élection de Boris Johnson et à la crise du Brexit

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Le 21 juin 2017, la reine Elizabeth II apparaît à la Chambre des Lords coiffée d'un chapeau bleu dont les marguerites rappellent étrangement le drapeau européen
Le 21 juin 2017, la reine Elizabeth II apparaît à la Chambre des Lords coiffée d’un chapeau bleu dont les marguerites rappellent étrangement le drapeau européen

© Getty
– Carl Court / Pool

Ces dernières années, le Royaume-Uni traverse l’une des périodes les plus mouvementées de son histoire. Après 67 ans d’un règne souvent agité, passées à incarner et à maintenir l’unité du Royaume-Uni – dans des circonstances souvent difficiles, parfois tragiques, l’unité du pays, qui a toujours été la priorité de Sa Majesté, est aujourd’hui menacée par le Brexit. Le pays est plongé dans une crise politique et institutionnelle grave – jamais vue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, la reine reste silencieuse… ou presque.

C’est l’une règles autant qu’une des limites de la monarchie britannique : la souveraine ne peut donner son opinion sur un sujet politique – au sens plein du terme – quand bien même l’unité du pays serait en jeu. « Elle est la cheffe l’Etat, la cheffe de la nation mais constitutionnellement neutre, et au dessus des partis. Elle incarne l’unité de son royaume. Elle dispose de pouvoir très limités, ce qui fait d’elle un chef d’Etat respectueux de la volonté du peuple, qui place l’institution monarchique dans un rôle de garant d la démocratie” explique Isabelle Rivière.

Quand elle le souhaite, elle peut néanmoins distiller ça et là quelques phrases qui seront reprises. Mais elle ne peut pas vraiment donné son avis.” Pour Isabelle Rivière, elle n’a néanmoins donné une seule fois, et de façon très claire, lors de son discours de rentrée à la Chambre des Lords en 2017, un an après le référendum : ” Elle est arrivée dans la Chambre des Lords, littéralement costumée en drapeau européen. Elle était vêtue de bleu, et portait un chapeau bleu, le bleu européen, ornée de fleurs jaunes, qui rappelaient les étoiles du drapeau européen. Ce jour-là, cette reine, qui est profondément europhile, montre clairement à ses compatriotes, quelle est son opinion sur le Brexit.”




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Reine d’Angleterre au pays du Brexit

La reine europhile voit l’île se détacher un peu plus du continent. Lors de leur dernière entrevue, Elizabeth II salue les efforts de Theresa May dans la négociation houleuse du Brexit. 2019 : la souveraine rencontre Boris Johnson, nouveau Premier ministre monarchiste… et pro-Brexit. La situation intérieure est plus tendue. “Je me demande pourquoi quiconque souhaite ce job…“, glisse-t-elle alors, avec ironie. Le locataire du 10 Downing Street obtient de la reine la suspension du Parlement ; une décision annulée par la Cour Suprême, obligeant le Premier ministre à convoquer des élections. Un moment politique difficile pour la reine. Trois ans plus tard, “BoJo” le trublion est poussé vers la sortie par ses nombreux scandales. Les relations entre le Premier ministre et la reine ne cessent de se ternir. En avril 2021, alors qu’ont lieu les obsèques du prince Philip, le quotidien The Telegraph révèle que Boris Johnson a organisé une fête au 10 Downing Street “jusqu’au petit matin” en plein confinement. L’ancien maire de Londres assume la responsabilité de ses manquements et présente des excuses publiques. Un énième scandale.




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Le 6 septembre 2022, la reine reçoit l’ancienne ministre des Affaires étrangères Liz Truss au château de Balmoral, en Ecosse, nouvellement nommée Première ministre britannique ; la troisième femme que la reine voit occuper ce poste. La souveraine de 96 ans demande à la leader conservatrice de former un nouveau gouvernement. Deux jours plus tard, un communiqué du château de Buckingham informe de l’état de santé “préoccupant” de la monarque de 96 ans. Placée sous surveillance médicale, elle est rejointe par la famille royale, dans son château de Balmoral en Ecosse.

La reine avait su, par ses pardessus aux couleurs éclatantes et chapeaux assortis ainsi que la mise en scène de la vie de la famille royale à la télévision, maintenir sa popularité. Malgré la désaffection envers la monarchie observée depuis les années 1990, notamment depuis la mort de la princesse Diana et les diverses affaires de placements financiers opaques, les Britanniques ont continué à exprimer un fort attachement à la reine. En 2022, à 96 ans, elle devenait la première monarque de l’histoire du Royaume-Uni à célébrer son jubilé de platine, couronnement du 70e anniversaire de son accession au trône. L’événement avait été une grande fête, deux jours fériés avaient pour l’occasion été accordés aux Britanniques. Comme un cadeau de la reine à son peuple, l’offre d’un “moment de répit et d’unité” au son de “God save the Queen” joué par l’orchestre militaire.




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Mort d’Elizabeth II, une reine dans l’histoire

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