Corrompu par Sassou, Le P. Bréziani couvre le tyran d’injures par la suite

LE P, LE PITRE

Les fous font rire. Ils divertissent, et utilisent l’insolence. Il n’existe pas de logique chez les troubadours sauf celle de la dérision permanente.

Désormais parmi les fous du Roi, figure en bonne place Le P. Bréziani Mayala, réincarnation congolaise de Pantalone, personnage de comédie italienne dont le rire a éclaboussé le pouvoir tandis que son accoutrement a opéré un changement historique sur la manière des hommes de s’habiller.

Le P. n’est pas moins, non plus, la réminiscence de « Matondo national », feu fou errant brazzavillois, haut en couleurs qui écumait la pitrerie dans les années 1970. Le P. (lire Le Pé) mime son extravagance costumière, en ajoutant une touche politique dans le verbe acerbe.

Si vous avez connu également « Mwana Popi » dans la catégorie clinique des fous de Poto-Poto, vous aurez une idée de la conscience de représentation dans laquelle campe notre Le P. international.

Tout psychanalyste en herbe a le loisir de déduire qu’en ces temps d’intense violence sociale dans la diaspora et au Congo, le facétieux a son mot à dire et ne peut qu’avoir le vent en poupe.

Certains diront sans doute que c’est le Congo qui a mal à « son Œdipe mal liquidé ». Et par conséquent la meilleure riposte à un pouvoir grottesque comme celui de Sassou, c’est de lui renvoyer à la gueule le pitre carnavalesque, en guise d’acclamation.

On n’a que les approbations qu’on mérite. Qui gouverne par la merde triomphe dans la merde.

Comment ne pas penser au personnage de Ferdinand Oyono qui se fait décorer en haillons, obligeant le commandant Blanc à accrocher sa médaille à côté du lambeau qui cache son sexe. (Le vieux nègre et la médaille)

Regardez la vidéo dans laquelle le bienfaiteur Simplice Ebata est remercié par celui à qui il donné l’onéreux dessous de table !

Rabelais a dû applaudir.

Peut-être pas vous, mais moi, me vient à l’esprit, Rapha Boundzéki, qui usa d’une allégorie scatologique inédite. Sa chanson Touvi fut un éloge paradoxal au Pouvoir, qui selon lui, était arrivé au Palais au Congo.

Clin d’œil à Sartre qui philosopha sur la nausée, les mouches deux instances qui ont pour dénominateur commun la merde (Touvi).

Le Parisien Bréziani et Rapha Boundzé Débramazo : même combat dont le le jeu et l’enjeu reposent sur la provocation, la dérision, la caricature, l’extravagance, le défi et la riposte.

Troubadour qui hante les réseaux sociaux, Le P. Brésiani Mayala, est adulé du public Congolais du fait de ses vidéos très bébête show sur les cérémonies matrimoniales dans la diaspora.

Il y joue les saltimbanques, à la grande joie des mariés et des invités. A la grande furie des mêmes fans : ambivalence des sentiments propre à l’inconscient collectif que nous sommes censés exprimer selon les théories des freudiens et des lacaniens.

Le P. Bréziani, dit “Roi de Motors” ponctue ses pièces drolatiques avec le cri de victoire jubilatoire de « Dégât, dégât » ou « Si je mens, Dieu me punit. » La hantise de l’homme devant le tabou de la Loi (et sa transgression) , c’est d’être, en effet, châtié par Dieu le Créateur. Sigmund Freud l’analyse dans Moïse et le Tabou.

Youtubeur décomplexé, chez Le P. l’autocensure est le cadet des soucis. Des dégâts, il en commet, en effet. L’absence de censure, ce n’est rien moins que la conséquence de la rupture de la barrière entre le magma de l’inconscient et le lac rationnel de la conscience.

En témoigne la vidéo caricaturale où il se fait corrompre par un agent du régime de Mpila. Ce document, évidemment, a flambé la toile.

Hitchcock dans Psychose crie « Maman tout ce sang ! »

Les Congolais qui tirent le diable par la queue se sont écriés pour leur part : « Seigneur tout ce fric ! »

COLONEL SIMPLICE EBATA

De quoi s’agit-il ? Seuls ceux qui ont lu Molière dans Les Fourberies de Scapin peuvent comprendre le comportement ahurissant de Matondo International, à nul autre pareil. La scène, à la limite de la provocation caricaturale, montre Le P Bréziani qui halète comme un chien devant un os en se faisant remettre 12.000 euros par un personnage noyé dans l’off shore de l’anonymat.

Le butin lui est remis en coupures de 100. La voix off articule le geste corruptif avec un fort accent Cobra sur fond de titi parisien. On mettrait sa main à couper que c’est « Rostel Bakoua de Gaulle Mobali ya Tembé », figure emblématique de la patte graissée dans le Congo-sur-Seine.

Dans le système du secret de Polichinelle on ne peut pas mieux faire. Pourquoi filmer une scène sensée être du domaine du huis clos ? On se le demande. Pour un éventuel chantage a postériori ? Pour ridiculiser le Pouvoir ?

Dans ce cas l’idée de la caméra filmant la corruption relève d’un pied de nez de Le P. le Scapin de la fourberie espiègle.

C’est sans doute pour cela que le porteur de l’enveloppe kaki qui procède à la corruption, prend prudemment la précaution de mentionner le nom du corrupteur. Au moins tout le monde aura sa part de merde « quand ça va péter. »

Le champ de la corruption (appelé « Cabinet molili  » par Lutumba Simaro) est très vicieux. On ne sait pas qui te donne, le lendemain toute la planète est au courant.

Le visage de Guignol Le P. s’éclaire à la vue de l’enveloppe beige étriquée. Le contenant ne paie pas de mine. Le contenu est une mine d’or.

« Combien ? » s’enquiert l’espiègle.

On lui dit le contenu. 12.000 euros.

«  Dégât, dégât ! » fanfaronne le saltimbanque. Il y a de quoi perdre le Nord et mettre l’Est en Ouest (comme disent les Sarrazins).

« C’est de la part de Simplice Ebata » dévoile la voix off, sans en dire plus.

Simplice Ebata, c’est simplement, le prête-nom de Jean-Dominique Okemba, distributeur automatique des euros dans le champ de la corruption.

Le P. Bréziani détaille illico ses perspectives d’avenir. Ce qu’il compte faire du butin ?

« En décembre, je suis à Brazzaville. A mon épouse, je lui laisse 3.000 euros » calcule et projette le P. C’est ce qu’il compte faire du magot.

« Putain ! J’ai critiqué à tort Sassou. J’étais en colère à cause du manque d’eau à Brazzaville, pays pétrolier » s’excuse a posteriori le bonhomme.

La fin justifie les moyens ou la faim justifie les moyens. C’est idem.

En guise de remerciement, le colonel Simplice Ibata se fera dédicacer une vidéo où Le P. se grime en travelo, équipé d’un volumineux soutien-gorge pourpre.

Le salaire de la comédie est une sublimation. Le cachet de l’artiste, une transcendance. Car il est de notoriété publique que le P. Bréziani Mayala, est un membre de la diaspora dont le métier est « Troubadour doublé de bouffon. »

L’espèce pullulait les châteaux au Moyen-âge.

Certains bossent dans la manutention, d’autres volent. Youtubeur, pour Le P c’est Mardi gras, tous les jours. Accoutrement clownesque carnavalesque. Joker, Arlequin. C’est son gagne-pain. Il n’y a pas de sots métiers. Il n’y a que des sauts de puce. Comme au cirque, la bourse du rire et de l’esbroufe.

Ce à quoi on devait s’attendre n’est pas arrivé : le rire. Personne n’a ri de la nouvelle pièce de théâtre de « Mangobo made in Bloizzaville »

COLERE NOIRE DE LA DIASPORA

L’explosion de colère assortie d’indignation ne s’est pas fait attendre.

Une volée de bois vert est naturellement tombée sur le P. Bréziani.

La langue de bois de l’obscène a été ipso facto maniée.

On a proféré le classique « Nous les Laris on est maudit. »

Des « Le P. mboula mama kou » ont fusé dans la bouche de ses fans.

« Depuis Kolélas, que des traîtres dans le Pool. » ont tempêté les aristocrates de l’abject.

« A ce rythme Sassou est là jusqu’à la fin du monde » ont prophétisé les langues d’aspic quant à l’avenir du Congo.

« Même pas honte » se sont écœurés les habitués de « Science Po congolais, » (entendez, Flunch gare de L’Est, Les cafés de la Gare du Nord, étals de Château Rouge…)

« Diaspourris ! » etc.. etc.

A croire que de toutes les corruptions, celle de Le P. Bréziani dépasse celle de Judas fils d’Iscariote.

Pour la diaspora, cela va sans dire, la vidéo de Le P, vise à discréditer les Combattants. Pas besoin de sortir de St-Cyr pour le comprendre

« Paris ne tombera pas !  » scande la Résistance de guerre lasse.

« C’est ce que nous verrons » ricanent de leur côté nos deux mafiosi Jean-Dominique Okemba et Philippe Obara.

Jean-Dominique et Philippe ont pourri une grande partie de la diaspora et, comble de cynisme, ont promis revenir en force.

Pour corrompre et encore corrompre.

Le but avoué (ou non avoué) ? Mettre un dialogue sur la table des négociations entre le Pouvoir d’Oyo et Les Combattants. En d’autres termes, dirait Don Quichotte : brasser du vent pour faire tourner les moulins.

Or dans l’iceberg de la résistance, les combattants rencontrés par Okemba à le salon vert de l’Ambassade ne sont que la partie visible.

LE FOU DU ROI

Le P Bréziani a occupé un créneau qui était vaquant dans le champ du politique.

 : celui du fou du roi.

Donald Trump a été le roi des fous. Le P est le fou du roi.

La littérature sur la théorie du fou du roi est abondante. Le personnage apparaît déjà dans la mythologie grecque.

On le voit par la suite déambuler dans toutes les cours, jouant tantôt le courtisan, tantôt l’avocat du diable, tantôt l’objecteur de conscience.

« Le fou est un faux. Il joue les faux opposants. Il est l’Opposant par défaut.

Chaque pouvoir a besoin d’opposant dans sa représentation. Le fou apparait par défaut d’opposant du pouvoir sur scène. » Ah bon !

On a reproché à la diaspora congolaise de ne pas compter de vrais opposants en son sein.

Et le fou surgit dans la vacance du contre-pouvoir.

Le P. c’est le pitre intra muros. C’est le prêtre de la religion du comique. Le piètre de la messe carnavalesque celle de la communion de la « chair qui s’en va. »

« Je vais allez à Brazza en décembre » informe Le P.

« Qui ira à Brazza ? Le P ? » ironisent les clients d’un café à Château Rouge. « Vous voulez rire. Il fait son buzz  ! ».

Pas si fou que ça, le bonhomme.

ELOGE DE LA FOLIE

Un fou c’est celui qui a tout perdu, sauf la raison.

Le P. ira à Brazza, en rêve. Un rêve qui lui a rapporté 12.000 euros.

Moins que ce qu’a gagné Rostel Bakoua : un autre fou du roi.

Car Le P se partage âprement l’espace du pantagruélique grotesque et du carnavalesque avec Tony Moudilou, Pasteur Noumazalay, Aristide Mobébisi, Rostel Bakoua, Edgar Bokilo et, autrefois, Loubaki Riclay.

LE POUVOIR NE S’EN FOUT PAS DU FOU

Le fou du roi, est un personnage toléré et protégé par le monarque alors que le métier du fou est de copieusement insulter le Roi.

Le fou du roi est le seul habitant de la cité qui détient le pouvoir d’humilier le Pouvoir sans courir le risque de se faire zigouiller ou embastiller. Il dit ses quatre vérités, crues, cruelles. A la stupéfaction générale et au rire (parfois jaune ) du Roi.

C’est à se demander si les « opposants de l’intérieur » (Clément Miérassa, Gyu-Rom Kinfoussia, Tsaty Mabiala ) ne sont pas tous des fous du roi.

Tous les despotes ont leur fou. Ils s’accommodent de leur idiot du village dans la bouche duquel sortent des propos intelligents.

Quitte au despote d’en tenir compte ou non. Généralement il s’en fout. Ou, disons, il en tient compte « a contrario ».

C’est à se demander également qui est le plu fou entre le Roi et son fou.

Mitterrand avait Coluche, Pierre Desproges, Thierry le Luron. Chirac, Patrick Sabatier. Omar Bongo avait Makaya. On disait que Makaya c’était Bongo lui-même. Bongo fut son propre fou.

Sassou compte aussi son amuseur public. Son Matondo National. Ce pitre fait toujours partie des voyages présidentiels et se charge de faire rire Sassou lorsque le spleen du Congo l’accable. Son nom : Hélicoptère.

Désormais Sassou devra compter avec Le P.

Edgar Nguesso l’a déjà recruté. Il lui a filé un cachet de 3.000 euros pour 30 secondes de prestation clownesque.

DEGUISEMENT

Le roi du Motors est aussi le roi du déguisement.

Capable de se vêtir comme un sapelogue, il peut se monter en vidéo vêtu du costume d’Arlequin, de Triboulet ou de Joker.

Il peut sans préavis chausser une petite culotte (rouge) se coiffer à la « Biyaoula » et accrocher des boucles d’oreille créoles.

En cela il est baroque, rococo. C’est le premier transgenre congolais médiatiquement officiel.

La photo ci-dessus est une capture d’image de la vidéo où il remercie le canard boiteux Simplice Ebata pour ses 12.000 euros : salaire de la peur.

En principe Le P n’aime pas Sassou. De nombreuses vidéos où il abreuve le despote de noms d’oiseaux et d’allusions aux parties génitales maternelles en témoignent.

Après qu’il a peint la veille le tyran congolais au vitriol dans un direct, il l’encense, sans transition, dans une vidéo le lendemain.

Quand il a violemment critiqué les inégalités accouchées par le Congo pétrolier de Sassou et invité le dictateur, à 75 berges, d’aller se reposer en maison de retraite, Mayala lui envoie illico presto des fleurs le surlendemain.

Dans l’art de souffler le chaud et le froid le dictateur de l’Alima n’a pas encore tout vu.

VIRAGE A 90 DEGRES

Le pitre change de fusil d’épaule à chaque représentation.

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Les admirateurs du bouffon sont ahuris par ses coq à l’âne.

La volteface de l’éloge de Sassou s’est faite après le passage à Paris du duo Okemba-Obara.

On pensait avoir tout vu avec Rostel Bakoua sur le chapitre de la fourberie, la collaboration, la trahison et la corruption.

C’était sans compter avec la commedia dell’arte, champ dans lequel excellent les troubadours.

Gargantua nous avait déjà prévenus du caractère grotesque de la vie.

Ne s’étonneront que les naïfs si demain Le P. Bréziani Mayala fait une vidéo où il couvre Sassou de salissures et de vomissures (« les ngouakou, mama kou, mboula mama kou »).

Qui a bu, boira. Qui a fait une pantalonnade (1), exhibera de nouveau son cul noir.

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Corrompu par Sassou, Le P. Bréziani couvre le tyran d’injures par la suite

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