Les nouvelles vagues du punk

L’insatisfaction comme ferment créateur

Même si le mouvement musical punk peut être historiquement situé entre les années 1975 et 1978, selon Catherine Guesde, le geste initial du punk ne cesse de renaître sous des formes différentes depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui avec par exemple le punk hardcore, plus abrasif, tel un retour aux sources.

Après la médiatisation excessive du punk, le punk hardcore revient à quelque chose de plus dur, de moins accessible mais avec une certaine éthique.Catherine Guesde

Plus surprenant, il est possible de lier punk et spiritualité. Dans les années 90 aux Etats-Unis, sur la côte ouest, les punks se sont rapprochés de la spiritualité hindouiste, embrassant les mêmes insatisfactions politique, sociale, culturelle, voire existentielle. C’est ainsi qu’est né le Krishna Kor, du même ferment d’insatisfaction mêlé du désir de créer une musique contre-culturelle.

Le groupe “Against the stream” unit deux tendances paradoxales : la pratique silencieuse de la méditation à une expression a priori violente qu’est le punk.Catherine Guesde

La saleté et l’indépendance, les deux talismans du punk

Si le punk est souvent associé à la saleté, au niveau du son, au niveau du nom des groupes ou même du style vestimentaire, cette appétence pour le dégoût est beaucoup plus symbolique qu’elle n’y paraît. En effet, elle n’est pas simplement une caractéristique relative à l’hygiène. Exposer la saleté sur le devant de la scène c’est exposer tout ce qui est invisible, soit parce qu’il n’est pas à sa place, soit parce qu’on ne souhaite pas le voir.




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Le punk est un mouvement d’insatisfaction des exclus qui prennent la parole. Cela fait sens que la saleté soit l’une de ses caractéristiques, puisque c’est quelque chose qui choque, qui va contre les bonnes mœurs.Catherine Guesde

Un autre mantra du punk : le “Do It yourself”

Une autre caractéristique importante du punk est le “Do it yourself” qui fait véritablement partie du régime d’engagement punk, comme le souligne l’ouvrage Do it yourself ! de Fabrien Hein (Editions Le passager clandestin). Les groupes de punk se développant aux marges de l’industrie musicale et n’attendant aucune validation institutionnelle, ils revendiquent aussi bien leur maîtrise technique pour faire de la guitare ou du chant, que leur manière de faire circuler la musique leur est propre.

Leur indépendance aux autres genres musicaux passe donc par leur indépendance du système musical en général. Ainsi nombreuses sont les maisons de disques et de labels “maison” punks tels que Small Wonder Records où les groupes Bauhaus et Crasses (pour ne citer qu’eux) ont signé.

“Il y a aussi le fait de créer des fanzines plutôt que d’attendre la validation de la presse officielle et donc de créer vraiment sa propre culture et aussi ses réseaux de circulation et de diffusion de la culture.” Catherine Guesde

À lire : The Most Beautiful Ugly Sound In the Word, de Catherine Guesde, aux éditions MF, 2018

Do it yourself ! Autodétermination et culture punk , de Fabien Hein, aux éditions Le Passager clandestin, 2012




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