À plus de 50 ans je ne veux pas d’enfants et il semblerait que cela déplaise à la société

Klaus Vedfelt / Getty Images Rear view of female caregiver embracing while greeting man at home

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Dès que je me suis mis en couple j’ai eu droit en effet à un véritable « tir groupé » de toutes mes connaissances pour dire à l’unisson qu’il faudrait nécessairement en passer par la case « enfant », qu’il s’agisse de simples connaissances ou d’amis proches.

COUPLE – A plus de 50 ans, j’ai la chance d’avoir rencontré une femme qui n’a pas d’enfant chez elle et nous comptons faire notre vie ensemble. Je ne veux pas d’enfants tout simplement. Je n’ai pas ce désir. Il y a plein de raisons pour cela : par manque de goût, mais aussi parce que j’ai des activités extraprofessionnelles que je ne veux pas sacrifier. Or, à mon âge, beaucoup de personnes continuent à exercer des pressions sur moi pour que j’en passe par la « case » enfants !

Pourquoi je ne veux pas d’enfants

La première raison, pourtant simple, qu’ont du mal à comprendre les « pro enfants », c’est le manque d’intérêt, de goût pour l’éducation d’un enfant et le mode de vie qui va avec, c’est tout.

Mais au-delà de ce simple inintérêt, je travaille à temps plein et je pratique, de manière assez intensive, la méditation de pleine conscience, l’écriture, et plusieurs investissements dans des ONG de solidarité internationale. Tout cela demande du temps et du calme et l’éducation d’un enfant en plus nécessiterait un basculement dans un « mode de vie accélérée ». Un mode de vie dont le brillant philosophe et sociologue contemporain Hartmut Rosa a montré le côté aliénant et destructeur.

Rosa a montré en effet que l’accélération de nos modes de vie et de nos sociétés entraînait un dérèglement fondamental de notre rapport au monde. Et je partage avec lui l’idée que le critère d’une vie réussie est la qualité des relations que l’on établit avec monde, et qui, dans mon cas, passe par celles que j’ai citées. Je refuse de sacrifier ces activités pour rentrer dans un burn-out parental !

Or, à plus de 50 ans, on continue à me demander des enfants !

En effet, dès que je me suis mis en couple j’ai eu droit en effet à un véritable « tir groupé » de toutes mes connaissances pour dire à l’unisson qu’il faudrait nécessairement en passer par la case « enfant », qu’il s’agisse de simples connaissances ou d’amis proches. Le plus étonnant c’est que l’entourage a l’air de savoir mieux que la compagne ce qu’elle a à faire… Tout cela parce qu’encore en âge de procréer, elle serait supposée avoir pour objectif principal d’avoir un enfant !

En effet, les pressions les plus fortes sont venues davantage de l’entourage au sens large, que de ma compagne et de sa famille. À en croire certains amis, ma belle famille allait se regrouper et faire bloc contre moi jusqu’à ce que je cède ! (or ils ont respecté mon choix). Une autre amie, alors même que je lui parlais de mon article, a tenté de me convaincre qu’en la matière, il ne faut jamais dire jamais même à mon âge. Elle n’avait pas l’air de comprendre que sa réaction donnait justement corps au titre de cet article !

Je ne veux pas d’enfants tout simplement. Je n’ai pas ce désir.

Et je ne compte même plus les innombrables réactions d’amis qui ont tenté de me présenter la procréation comme un atavisme chez la femme, et comme une évidence que l’enfant concrétiserait nécessairement, sur le plan biologique, son amour pour moi.

Si je fréquentais des milieux réactionnaires cela pourrait être compréhensible (l’homme travaille, a un bon job, nourrit la femme et l’enfant) mais ce n’est nullement le cas ! Comment ne pas comprendre, de la part d’amis qui ont eu des enfants que cela demande un gros investissement, une certaine énergie physique et que tout simplement j’aurais eu 80 ans quand l’enfant en aurait eu 25 ! Il y a ici une sorte « d’assignation virile » mal placée car on suppose implicitement que l’homme n’aurait pas de « date de péremption » (à prendre au sens large évidemment !) alors que la femme si…

Les arguments des pro enfants étant tous les mêmes, on finit par les connaître par cœur, de sorte qu’il faudrait presque en faire une liste ? !

Et la compagne et sa famille dans tout ça ?

Certes, la compagne ne sera pas forcément enchantée de cette position childfree, soyons honnêtes. Mais c’est plus « la société » au sens large qui dicte des impératifs catégoriques et a du mal à comprendre et respecter ce choix. Moyennant une argumentation solide et surtout un mode de vie non égoïste et une bonne communication, la compagne est celle qui, par définition, est le mieux à même de nous entendre. Et contrairement à l’idée sous-entendant que toutes les femmes sont programmées comme des robots pour avoir des enfants, elle ne va pas forcément elle, ni sa famille, exercer une pression extrême pour m’en faire élever.

En conclusion on peut dire que la mise en place d’un couple hétéro va nécessairement se heurter à la question de l’enfant. À mon âge, je pensais être « dispensé du service » or visiblement, pour la société, ce n’est pas le cas ! De sorte que si à un moment le choix childfree devient définitif il aura fallu un travail d’élaboration long et solide qui risque de devoir se construire dans la solitude vu la faible reconnaissance sociale de cette position. L’on peut ainsi se demander si on a vraiment droit à l’amour sur Terre quand on est childfree hétéro ?

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