Playbook Paris: Première niche du RN — Sauce Bourguignon dans le Pas-de-Calais — L’omniprésent Thierry Breton

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Le briefing politique essentiel du matin.

Par ELISA BERTHOLOMEY

Avec ANTHONY LATTIER

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Bonjour à toutes et à tous, très bon réveil, nous sommes jeudi 12 janvier 2023. Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix sont reçus ce matin à 11h30 par la Première ministre Elisabeth Borne pour parler — vous vous en doutez — de la réforme des retraites. Les trois hommes ont la particularité d’avoir salué le projet du gouvernement, se félicitant même d’avoir été “entendus”. Fort de ce soutien des LR, l’exécutif devrait donc pouvoir faire adopter sa réforme sans avoir besoin de recourir au 49.3.

Sans eux. Le conditionnel reste toutefois de mise. Car chez les Républicains, tout le monde n’est pas aligné sur le deal conclu entre Ciotti et Borne. Certaines voix commencent à se faire plus fortes, comme celle d’Aurélien Pradié, farouchement opposé au report de l’âge de départ. Mais aussi Xavier Bertrand, qui estime que la réforme est “faite pour des gens qui vont bien” et “profondément injuste”. Les deux hommes ont d’ailleurs échangé mardi par téléphone rapporte L’Opinion.

Bertrand au carré. Xavier Bertrand a également passé un moment avec Bertrand Pancher, hier midi, près de l’Assemblée nationale. Le patron des Hauts-de-France et celui du groupe LIOT, en majorité opposé à la réforme des retraites, veulent travailler pour la rendre “plus juste”, a appris votre infolettre. Cela peut passer par des amendements sur les carrières hachées ou un plan pour les séniors.

RENAISSANCE DANS LE PAS-DE-CALAIS

TOUT LE MONDE SE L’ARRAS. Les élections internes de Renaissance, qui auront lieu fin janvier, sont décidément révélatrices des convoitises et des tactiques de chacun pour s’imposer. Après Paris hier, Playbook s’intéresse ce matin au Pas-de-Calais, terrain des ambitions de deux personnalités macronistes, deux “prima donna” locales à en croire un conseiller : Brigitte Bourguignon et Agnès Pannier-Runacher, toutes deux membres de Territoires de Progrès, l’aile gauche de la majorité.

Candidature unique. Une seule liste a finalement été déposée au siège du parti, avec à sa tête Brigitte Bourguignon, ancienne ministre, ancienne députée du cru et toujours conseillère départementale. On y trouve en cinquième position la ministre Agnès Pannier-Runacher. La ministre n’a aucun mandat électoral dans le département, mais souhaite s’y implanter. Et malgré cette apparente harmonie, la constitution de cette liste ne fut pas une promenade de santé, a ouï dire votre infolettre.

La sauce de Bourguignon. Brigitte Bourguignon avait d’abord monté une liste sans APR, ce qui n’a naturellement pas été du goût de la ministre de la Transition énergétique et de ses proches… qui le lui ont fait savoir. “A la demande des militants, elle a souhaité être associée à la liste qui avait été déposée”, reconnaissait pudiquement l’entourage de Pannier-Runacher hier soir, soulignant son “attachement au bassin minier”.

Affront. Pire, la ministre a découvert que l’un de ses collaborateurs, membre actif de Territoires de Progrès, figurait en très bonne place sur la liste Bourguignon sans qu’elle en ait été informée. “C’était tendu”, nous soufflait hier un élu qui les connaît bien, rappelant que les rapports ont toujours “été compliqués” entre les deux femmes. L’une comme l’autre ont tenté de solliciter l’appui du parti pour trancher le différend.

Victime collatérale. L’histoire se termine finalement presque en happy end, puisqu’APR a été intégrée à la liste Bourguignon… Presque, parce que son collaborateur en a été purement et simplement éjecté. “On lui a mis la pression pour qu’il se retire”, nous ont confié plusieurs interlocuteurs, très au fait de cette querelle.

Dans leur viseur : Nicolas Bays, le compagnon de la ministre, lui-même ancien élu du Pas-de-Calais. D’après plusieurs personnes mêlées aux discussions, il se serait personnellement impliqué pour imposer APR. Une bonne partie de la journée de lundi a ainsi été consacrée à trouver une solution à ce “psychodrame”, selon les mots de l’un des interlocuteurs de Playbook. 

EN CHAMBRE

NICHE INAUGURALE. Autant mettre fin au suspense d’entrée de jeu : les propositions de loi défendues aujourd’hui par les députés Rassemblement national, dans le cadre de leur première niche parlementaire, ont “peu de chances de passer”, de l’aveu même d’un cadre du groupe avec qui Playbook échangeait lundi. Gare toutefois aux imprévus : une présence trop faible des autres groupes dans l’hémicycle pourrait changer la donne, prévenait hier une source parlementaire.

Cette journée inédite met les autres groupes parlementaires face à une question stratégique, embarrassante pour beaucoup : quelle position adopter vis-à-vis de textes émanant du groupe lepéniste, a fortiori quand ceux-ci sont (relativement) consensuels ?

Ceux qui ont une position de principe : pour Renaissance, c’est niet. Pas question de voter quoi que ce soit venant du RN. Les quatre groupes de la Nupes sont aussi sur cette ligne.

Ceux qui n’en n’ont pas : contrairement à Renaissance, le MoDem et Horizons ne boycottent pas les propositions du RN par principe. Leurs députés voteront tout de même contre les textes présentés aujourd’hui parce qu’ils les jugent de “mauvaise qualité”, dans les mots d’un cadre du parti d’Edouard Philippe.

Ceux qui voteront oui, mais : chez les Républicains, on assume de soutenir certains textes émanant du RN. Consigne a ainsi été donnée de voter aujourd’hui en faveur de l’instauration du port de l’uniforme à l’école ou encore pour la suppression des Zones à faibles émissions (ZFE). Du côté des LIOT, on accepte aussi de regarder au cas par cas, mais l’on votera contre l’ensemble des textes. “Aucun ne convient” au groupe, explique l’un de ses porte-paroles.

FAIRE NICHE UTILE. A de rares exceptions près, le RN ne devrait donc pas engranger beaucoup de voix. Mais le groupe entend bien tirer profit de sa première niche. Nos lecteurs forçats du #DirectAN (et abonnés POLITICO Pro) peuvent d’ailleurs faire un tour sur cet article de notre collègue Jason Wiels  : il donne tous les trucs et astuces pour faire de sa niche une journée efficace. Le RN a bien compris l’intérêt de l’exercice, et s’est fixé plusieurs objectifs.

Objectif numéro un :  placer ses adversaires face à leurs contradictions. Par exemple, en défendant l’instauration de la proportionnelle aux législatives, titillant les écologistes ou le MoDem. Autre exemple : en proposant d’instaurer un avantage fiscal aux entreprises qui augmenteraient de 10% le salaire net de leurs employés, pour mettre la Nupes dans l’embarras. En cas de vote contre, “l’effet miroir sera terrible pour eux”, veut croire un proche de Marine Le Pen.

Objectif numéro 2 : ne pas être là où on les attend. Soucieux d’apparaître comme un parti de gouvernement, le Rassemblement national veut se déployer sur tous les sujets. Sur les sept textes qu’il présente, il propose par exemple d’accorder un droit de visite des parlementaires dans les EHPAD et les établissements sociaux et médico-sociaux (comme c’est déjà le cas pour les prisons), ou encore de modifier le calcul de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères.

Chassez le naturel… Le parti à la flamme n’oublie pour autant rien de ses fondamentaux puisque l’une de ses PPL, la “plus clivante”, dixit le même proche de Le Pen, vise à accorder la présomption de légitime défense pour les policiers.

Objectif numéro 3 : faire monter de nouvelles têtes. La plupart des 88 députés RN sont inconnus du grand public. En six mois et demi, seule une poignée d’entre eux s’est fait un nom, à l’image de Jean-Philippe Tanguy, un adepte des coups médiatiques qui ferraille aussi sur les questions économiques, ou de Grégoire de Fournas, exclu quinze jours en novembre dernier après sa sortie sur les bateaux de migrants (par ici pour vous remémorer cet épisode glorieux).

Les bizuts. Cette fois, le texte sur les ZFE est défendu par Pierre Meurin, celui sur le port de l’uniforme par Roger Chudeau et celui sur les forces de l’ordre par Michaël Taverne. Un peu plus connue du public, la porte-parole du groupe Laure Lavalette défendra la proposition de loi sur les EHPAD.

**Ne manquez pas  l’intervention de Dara Khosrowshahi, CEO de Uber, lors de la POLITICO Davos Party le jeudi 19 janvier à 19h30. L’interview sera conduite par notre correspondante à Bruxelles, Suzanne Lynch. Inscrivez-vous dès maintenant!** 

PLAYBOOK EXPRESS

BRIGITTE SANS FILTRE. A l’occasion du lancement de l’opération Pièces jaunes, Brigitte Macron a participé à un “Face aux lecteurs” du Parisien. La première dame “une et indivisible” — qui a récemment changé de directeur de cabinet — se dévoile un peu plus et donne même quelques détails absolument essentiels sur sa vie au Palais.

Une femme comme vous. On découvre ainsi qu’elle écrit tous les jours un journal qu’elle “s’empresse de déchirer” pour pas qu’il ne soit lu car “il y a de l’info dedans”. C’est elle qui prépare le petit-déjeuner dans l’appartement privé qu’elle occupe avec Emmanuel Macron. Le président, qui “mange peu le matin” a droit à “deux oranges et un citron” (attention aux remontées acides) et “des céréales avec du fromage blanc”. Quant au chien Nemo que le couple a adopté, il passe “toute la journée à ses pieds”.

La présidente. Mais avec Brigitte Macron — même si elle s’en défend — la politique n’est jamais bien loin. Les retraites ? “Sans réforme, le système ne tiendra pas à long terme”. L’affaire Quatennens ? “Ce qui est clair, c’est qu’il y a un devoir d’exemplarité”. La lutte contre le harcèlement scolaire ? “Je voudrais une simplification”, répond-elle à une ado se plaignant du trop grand nombre de numéros téléphoniques pour signaler une situation de violence.

Une question de tenue. Souvent considérée comme la plus proche conseillère du président, la First Lady défend aussi quelques positions qui ne manqueront pas de faire causer à la machine à café, ou en tout cas à la cantine scolaire. Elle souhaite ainsi étendre au lycée l’interdiction d’utiliser son téléphone portable (“OMG !” s’écrient nos lecteurs adolescents). Alors que le ministre de l’Education nationale y est opposé, elle se dit elle favorable au “port de l’uniforme à l’école mais avec une tenue simple et pas tristoune”. Voilà ce que le RN a oublié de préciser dans sa proposition de loi : “pas tristoune”.

DANS LE THALYS

L’OMNIPRÉSENT THIERRY BRETON. Le vent bruxellois est en train de tourner en faveur du commissaire européen en charge du Marché intérieur (et de la défense, de la tech, du tourisme, de l’industrie, et ainsi de suite jusqu’à l’infini et au-delà). Le plan anti-inflation du président américain Joe Biden — en réalité un vaste programme d’investissements dans les industries vertes qui pénalise par ricochet les entreprises européennes — a fini par donner raison à celui qui milite depuis des mois pour une plus grande intervention des Etats européens dans l’économie. Quitte à être taxé de protectionniste.

Carte blanche. Depuis son arrivée dans la capitale européenne fin 2019, l’ancien locataire de Bercy bénéficie d’une inhabituelle liberté de ton et d’action qui, plus d’une fois, n’a pas manqué d’agacer ses collègues. Décrit comme “très français” dans les couloirs feutrés des institutions européennes (ce n’est pas toujours un compliment, hélas), il est de plus en plus clair que son rôle a été pensé comme un contre-poids à la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, envoyée par Berlin. Mes collègues Laura Kayali, Samuel Stolton et Joshua Posaner dressent son portrait, à lire ici en anglais.

VON DER VACCINS. Les eurodéputés membres d’une commission spéciale COVID-19 veulent mettre Ursula von der Leyen sur le grill au sujet de ses négociations vaccinales avec Pfizer, a appris POLITICO. Les parlementaires souhaitent en savoir plus sur le rôle de la présidente de la Commission européenne dans la négociation d’un contrat de plusieurs milliards d’euros pour la production de vaccins contre le coronavirus, signé au plus fort de la pandémie. C’est au cours de la préparation de ce contrat qu’elle aurait échangé des SMS avec le directeur général de Pfizer, Albert Bourla, qui n’ont pas été rendus publics. Jusqu’à présent, la cheffe de l’exécutif européen avait esquivé les questions sur le sujet. La suite ici (en anglais).

AUSSI À L’AGENDA

Elisabeth Borne se rend à Disneyland Paris avec Agnès Pannier-Runacher pour visiter à 9h30 la nouvelle centrale ombrière photovoltaïque du parc d’attraction. La Première ministre rencontre à 11h30 Eric Ciotti, Olivier Marleix et Bruno Retailleau

Catherine Colonna se rend en Ethiopie avec son homologue allemande Annalena Baerbock, aujourd’hui et demain. Elles seront notamment reçues par la Présidente Sahle-Work Zewde et s’entretiendront avec le Premier ministre Abiy Ahmed et des représentants du gouvernement éthiopien. Jean-François Carenco est en déplacement en Martinique (jusqu’à samedi). A 17h30, il s’entretient avec Serge Letchimy, président du Conseil Exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique. Pap Ndiaye et Carole Grandjean se rendent à la réunion de rentrée des recteurs à 10 heures. Roland Lescure se rend dans l’Oise à 10h30 sur le site du groupe américain Chemours à l’occasion de la venue en France du PDG du groupe. A cette occasion, une annonce en lien avec le développement de l’hydrogène vert est prévue.

Sébastien Lecornu s’entretient à 15h30 avec son homologue portugaise Helena Carreiras. Agnès Pannier-Runacher s’entretient avec Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse. François Braun et Agnès Firmin-Le Bodo s’entretiennent à 18 heures avec Olivier Mermet et Bruno Richard, pilotes du Plan national “Développement des soins palliatifs et accompagnement de la fin de vie”. Jean-Christophe Combe participe à 9h30 à la réunion plénière du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. 

Assemblée nationale : en séance publique, niche parlementaire RN (programme ci-dessus). La mission d’évaluation de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie auditionne à 9 heures Jean Leonetti, maire d’Antibes et co-rapporteur de cette loi ; à 10 heures, Stéphanie Fillion et Louis Charles Viossat, membres de l’IGAS, auteurs d’un rapport d’évaluation de l’application de la loi ; à 11h30, Jean-Louis Touraine, ancien député, président du groupe d’études sur la fin de vie de l’AN sous la XVe législature. La commission d’enquête sur la perte de souveraineté énergétique de la France auditionne à 10h15 Bruno Bensasson, PDG de EDF Renouvelables. Yaël Braun-Pivet se rend en Arménie jusqu’à samedi. 

Sénat : en séance publique à 14h30, proposition de résolution du groupe communiste proposant au Gouvernement de sortir le système électrique des mécanismes concurrentiels.  

A noter : vote des militants du PS sur les textes d’orientation en vue du 80e congrès. Marine Tondelier et le bureau exécutif d’EELV présentent leurs voeux à la presse à 11 heures, au siège du parti. Jugement d’Eric Zemmour pour injure raciste envers Hapsatou Sy, au tribunal correctionnel de Paris. Soirée-débat de la NUPES sur la réforme des retraites à Saint-Nazaire à 19 heures, avec le député Matthias Tavel

MATINALES

7h20. RFI : Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, député de la Moselle.  

7h30. Public Sénat : Éric Bocquet, sénateur communiste du Nord et vice-président de la commission des finances. 

7h40. France 2 : Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis … RTL : Gérard Larcher, président LR du Sénat … RMC : Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France … France Culture : Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS / CEVIPOF. 

7h45. Radio J : Louis Margueritte, député Renaissance de Saône-et-Loire.

7h50. France Inter : Jean-Pascal Zadi, acteur et réalisateur.

8h00. Public Sénat : Stéphane Le Foll, maire PS du Mans, ancien ministre. 

8h15. Europe 1 : Richard Malka, avocat, écrivain … CNEWS : Stanislas Guerini, Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques … Sud Radio : Sacha Houlié, président de la commission des lois de l’AN … Radio Classique : Roselyne Bachelot, ancienne ministre … France 2 : Eric Mouzin, père de la petite Estelle disparue depuis 19 ans. 

8h20. France Inter : Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme … Pierre Cazeneuve, député Renaissance des Hauts-de-Seine et François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC. 

8h30. France Info : Robert Ménard, maire de Béziers … BFMTV/RMC : Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics … LCI : Jordan Bardella, président du RN.

CARNET

AUJOURD’HUI DANS PARIS INFLUENCE : Ce que vous devez savoir sur les niches parlementaires … Stuart face à la justice, un procès emblématique … Le parlement européen plus dur sur la transparence … C’est à 7h30 pour nos abonnés POLITICO Pro.

ERRATUM : Rendant compte du vote mouvement sur le projet de loi EnR hier matin, votre infolettre a mentionné un vote à “bulletins secrets”. “Bulletins” tout court aurait été plus juste puisque le scrutin était bien évidemment public (et l’analyse à lire ici). Merci aux lecteurs vigilants qui nous l’ont signalé.

ANNIVERSAIRES : Xavier Roseren, député Ensemble-Renaissance de la Haute-Savoie … Jean-Louis Bianco, ancien ministre et secrétaire général de l’Elysée.

Un grand merci à : Laura Kayali, nos éditeurs Jules Darmanin et Pauline de Saint Remy, Julie Tomiche pour la veille et Grace Stranger pour la mise en ligne.

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