Quels disques offrir à Noël ? Rock, chanson, jazz… nos idées cadeaux

Une intégrale Jane Birkin, un coffret Vincent Delerm, de luxueux inédits de David Bowie ? Les fêtes de fin d’année se mettent au diapason des mélomanes avec cette riche sélection de disques rock, rap, chanson, monde et jazz.

frise


ROCK, METAL, POP, FOLK, PUNK, ÉLECTRO…


“Yankee Hotel Foxtrot”, de Wilco

Il y a vingt ans, on assistait à l’une des plus formidables réinventions de l’histoire du rock. En 2002, Yankee Hotel Foxtrot voyait Wilco, jusque-là fer de lance de l’alt-country, muer en Radiohead de l’americana. Le leader Jeff Tweedy, désormais seul maître à bord du groupe, par son écriture introspective et un horizon musical défiant les genres, trouvait l’équilibre parfait, grâce à la production de Jim O’Rourke, entre audace musicale et instinct mélodique. Pas moins de quatre-vingt-deux titres inédits, totalement justifiés pour les convertis à ce chef-d’œuvre.
Super Deluxe 8 CD, Nonesuch, 99 €, ou 11 vinyles + 1 CD, 190 €.

“Live at the Fillmore, 1997”, de Tom Petty

Tom Petty, disparu en 2017, était de ces artistes aussi prolifiques que généreux. D’où la réserve infinie de bandes inédites à exhumer pour les fans inconsolables du plus modeste des géants du rock américain. À l’image de ce copieux condensé d’une résidence effectuée avec ses Heartbreakers au Fillmore West de San Francisco en 1997. Soixante-douze titres, dont une foule de reprises de standards rock & folk (Stones, Dylan, Byrds…), témoignent de la passion de ce disciple qui sut s’élever, sensible et enflammé, à la hauteur de ses modèles.
4 CD, Warner, 60 €.

“In Nomine Satanas”, Venom

Les plus affreux, sales et méchants ? En tout cas, ces Anglais de Newcastle furent les inventeurs dès 1979 du black metal, dont s’empareront des hordes de furieux Scandinaves. Un hard extrême et primaire (un morceau s’intitule Aaaaaarrghh !) où il n’est question que de Satan et de boucan, aux antipodes du metal lisse et sophistiqué qui triomphait alors aux États-Unis. Bref, du brut, du lourd, et la captation vidéo d’un concert de 1984. Cronos, Mantas et Abaddon, aussi effrayants que rigolos, ouvraient grandes les portes de l’Enfer.
6 CD + 1 DVD, Sanctuary/BMG, 38 €.

“Divine Symmetry”, de David Bowie

1971, l’année de « Hunky Dory ». Bowie, 24 ans, est encore sous influence.

1971, l’année de « Hunky Dory ». Bowie, 24 ans, est encore sous influence.

FOTEX / © DALLE APRF

Avec Bowie, quand il n’y en a plus, il y en a encore… surtout depuis qu’il est mort. Avec quarante-huit titres en version inédite, Hunky Dory, superbe album charnière entre The Man Who Sold the World et Ziggy Stardust, est ici exploré jusque dans ses ultimes recoins. Force maquettes, sessions studio et enregistrements live couvrent sa création, en 1971, et témoignent d’un artiste encore fan sous haute influence, prêt à se métamorphoser en star du glam naissant. Avec une foule de documents livrés à la clé, il est difficile de résister à si bel objet.
4 CD + Blu-ray, Warner, 120 €.

“50 ! coffret anniversaire, édition limitée”, de Neu !

Sur la pochette intérieure de Neu ! ’75, on découvrait les deux fondateurs du groupe, Klaus Dinger et Michael Rother. Et au mur la photo en noir et blanc de deux hommes en uniforme de la Wehrmacht. Leurs pères, imaginait-on… Jeunes gens en colère, les deux de Düsseldorf, assistés du génial ingénieur du son Conny Plank, ont inventé, en trois albums étalés entre 1972 et 1975, un rock totalement nouveau, martial et planant. Outre ces disques réédités, ce coffret contient dix renversants remixes par la crème actuelle. Parmi les meilleurs, ceux de The National, Mogwaï, Alexis Taylor…
5 CD, Grönland, 55 €, ou 5 vinyles, 134 €.

“Skinty Fia”, de Fontaines D.C.

Leur punk cérébral déploie une palette de plus en plus riche et se nourrit d’un souffle intense. Avec ce troisième album, les Irlandais continuent d’évoluer sans décevoir.
► Partisan, 14 €.

Fear Fear, de Working Men’s Club

Après un premier album palpitant en 2020, WMC régale encore avec son mélange détonant d’électro industrielle et de post-punk où claviers et guitares se répondent et s’enlacent. Aussi vibrant que dansant.
► Heavenly, 15 €.

“Too-Rye-Ay as it Should Have Sounded”, de Dexys Midnight Runners

Kevin Rowland et son groupe quand sort « Too-Rye-Ay », en 1982.

Kevin Rowland et son groupe quand sort « Too-Rye-Ay », en 1982.

Photo by Brian Cooke/Redferns

Kevin Rowland n’a jamais été étouffé par la modestie. Mais comme il a su être à la hauteur de son ambition de créer le plus beau mariage entre soul et folk celtique, on lui pardonne. Et on replonge avec bonheur dans cette version remixée de Too-Rye-Ay, telle que Rowland l’avait rêvée, agrémentée, dans un joli coffret, d’une foule de raretés et d’un concert complet de la même année 1982.
3 CD, Mercury/Universal, 31,90 €.

“Found Light”, de Laura Veirs

Nouveau départ pour la dame de Portland qui assume sa solitude et y puise un élan créatif dont les audaces, soutenues par le producteur Shahzad Ismaily, semblent la surprendre autant que l’auditeur.
► Bella Union, 15 €.

“All of Us Flames”, d’Ezra Furman

Perpétuant la tradition d’un rock’n’roll mélodique qui doit autant à la furie des Cramps qu’à la girl pop des Shangri-Las, une ode brûlante à la solidarité des exclus et des marginaux.
 Bella Union, 15 €.

“The Bible”, de Lambchop

Seizième album du groupe le plus atypique de Nashville, où Kurt Wagner réaffirme son talent à marier formes immémorielles et sons contemporains, dans une plénitude à la fois sereine et inquiète.
► City Slang, 16 €.

“Once Twice Melody”, de Beach House

Victoria Legrand et Alex Scally, vaporeux duo de Baltimore.

Victoria Legrand et Alex Scally, vaporeux duo de Baltimore.

David Belisle

Retour en grâce et en pleine forme pour le duo de Baltimore qui, au fil d’un conte onirique et merveilleux sur les splendeurs et misères de la rencontre amoureuse, renoue avec l’enfance de sa musique.
► Bella Union, 15 €.

“Kingmaker”, de Tami Neilson

La Canadienne se glisse avec naturel dans la peau d’une prodigieuse diva country qui marie, avec autant d’aplomb que de sensibilité, féminisme et tradition.
► Outside Music, 20 €.

“Looking Glass”, d’Alela Diane

Après le superbe Cusp, la folkeuse mûrie mais toujours sauvage renouvelle encore sa manière, conjuguant mélodies élémentaires et arrangements subtils. Un miroir tendu à nos sensations.
► Believe, 20 €.

“Dragon New Warm Mountain I Believe in You”, de Big Thief

Quels disques offrir a Noel Rock chanson jazz… nos idees

Alexa Viscius

Avec ce cinquième album, Big Thief explore son histoire collective au gré d’un folk-rock toujours aussi brut et introspectif, porté par la voix fragile et charnelle d’Adrianne Lenker, au sommet de son art.
► 4AD, 14 €.

“By Your Side”, de Jeanne Added

Mêlant allègrement pop-jazz, funk et électro, la chanteuse, devenue joueuse, convoque tendresse et fantaisie dans un album lumineux, empreint d’une quiétude nouvelle.
► Believe, 15 €.

“Nova Cardinale”, de Superpoze

Une viole de gambe, un chœur aux réminiscences liturgiques, une discrète boîte à rythmes… En chef d’orchestre singulier, le producteur électro formé au classique invite à un voyage onirique à travers les styles et les époques.
► Sony BMG, 15 €.


RAP


“Good Kid, M.A.A.D City, 10th Anniversary”, de Kendrick Lamar

Kendrick Lamar

Kendrick Lamar

Renell Medrano

Pour les 10 ans de sa sortie, cette réédition vinyle du deuxième album de Kendrick Lamar s’en tient à l’essentiel (les douze titres originaux, une pochette différente) mais rappelle le talent déjà éclatant du rappeur américain, alors âgé de 25 ans. Récit cinématographique de son adolescence à Compton, berceau du gangsta rap et banlieue pauvre de Los Angeles, l’album, avec des invités de marque (Dr. Dre, Drake), impose sa verve technique et poétique qui lui vaudra, six ans plus tard, le Pulitzer et le statut de roi du rap américain.
2 vinyles, pgLang/Top Dawg Entertainment/Aftermath, 36 €.

“Civilisation, édition ultime”, d’Orelsan

On a toujours échoué à prévoir les tubes chez Orelsan, qui mêle comme personne l’intime et la marche du monde, l’autodépréciation et l’ironie. Ici, il en décroche trois : La Quête, baignée de souvenirs d’enfance ; Jour meilleur, réconfortante chanson « folk » évoquant la dépression ; et Seul avec du monde autour, aux allures de bilan et rappelant le rap américain à résonance pop des années 2000. Sur cette édition augmentée de dix inédits, en voici un nouveau : l’électro-danse Évidemment, en duo avec Angèle.
Wagram Music, 16 €.

“Mr. Morale & The Big Steppers”, de Kendrick Lamar

Ce cinquième album pose un jalon dans l’œuvre virtuose du natif de Compton. Lamar y délaisse son statut de porte-parole d’une jeunesse engagée pour s’ouvrir sur sa psyché tourmentée. Un grand disque.
Universal, 18 €.

“$oul $old $eparately”, de Freddie Gibbs

Né il y a quatre décennies dans l’Indiana, Freddie Gibbs, ex-dealer devenu rappeur, continue d’expier son sombre passé. Investissant les saccades de la trap et les rythmiques millimétrées du rap old school, ce cinquième album confirme son talent intemporel.
► Warner, 16 €.

“Mauvais Ordre”, Lomepal

Lomepal au 47e Festival du cinéma américain de Deauville.

Lomepal au 47e Festival du cinéma américain de Deauville.

Jean-Francois Robert pour Télérama

En quinze titres, moins sombres qu’il voudrait nous le faire croire, le Parisien navigue avec aisance entre rap, pop-rock et chanson française. Autant que son écriture, simple et directe, on applaudit la force de son interprétation.
 Pinéale Prod, 14 €.

“V”, de Vald

Valentin Le Du, alias Vald, le garnement du 93 qu’on avait bombardé inventeur du rap burlesque, n’a jamais été aussi proche de la poésie. Laissant de côté la provoc, il n’a plus peur d’apparaître sincère. De fines productions, à la fois cafardeuses et combatives.
Echelon Records, 18 €.

“Melt my Eyez See Your Future”, de Denzel Curry

Le Floridien Denzel Curry au flow intarissable, qui aimait jusqu’ici teinter son hip-hop de metal ou d’électro, opère un virage en finesse vers le jazz et la soul, sublimant les tourments qui le traversent. À 27 ans, il s’affirme aux avant-postes du rap américain.
 Virgin Records, 16 €.

“It’s Almost Dry”, de Pusha T

Réunir Pharrell Williams et Kanye West n’est pas une mince affaire. Avec ces deux alliés de luxe, le talentueux Pusha T émiette en majesté les souvenirs d’une époque violente, et signe une masterpiece d’une folle musicalité.
► G.O.O.D., Music/Def Jam, 18 €.


CHANSON


“Comme une histoire/Sans paroles”, de Vincent Delerm

Un livre-disque, deux albums : trois raisons d’inviter Vincent Delerm à Noël.

Un livre-disque, deux albums : trois raisons d’inviter Vincent Delerm à Noël.

Laurent Humbert

C’est une adorable boîte à souvenirs qui ravira les fétichistes. Des extraits de carnets d’écriture, des billets de concerts, des mots drôles ou doux, des reproductions d’affiches, des photos des débuts, au théâtre, sur scène, en coulisse, qu’on feuillette le sourire aux lèvres. Un génial « parcours sonore » également, qui entremêle des messages de répondeur, des pubs, des versions inédites de ses classiques, des nouveautés. Ah, et vingt titres en instrumental. Foisonnant, réfléchi, émouvant.
Coffret collector, édition limitée, Tôt ou Tard, 68 €.

“Ce qu’ensemble on a vu”, de Bernard Dimey

Tout le monde connaît Bernard Dimey. Mon truc en plumes, de Zizi Jeanmaire, ou Syracuse, chanté par Henri Salvador, c’est lui. L’Enfant maquillé, d’Aznavour ; Si tu me payes un verre, inauguré par Serge Reggiani, repris par Renaud, qui a bu au moins autant que Dimey, réputé pour son amour du beaujolais. EPM a rassemblé des reprises par des interprètes plus ou moins célèbres (Guilam, Mon côté punk, Francesca Solleville, Cyril Mokaiesh…), qui font honneur à la finesse de sa plume.
1 CD, EPM Musique, 14 €.

“Intégrale”, de Jane Birkin

En 1978, l’année d’« Ex-fan des sixties », album écrit et composé par Gainsbourg.

En 1978, l’année d’« Ex-fan des sixties », album écrit et composé par Gainsbourg.

Claude Delorme

Triple somme avec une intégrale dotée d’un livret fourni, un livre érudit, à compléter par l’ouvrage de photos du frère, Andrew, au cœur de l’intimité délicieusement bohème de notre famille royale française. Le charme opère, accentué par l’écoute d’une œuvre indissociable de ses relations amoureuses, soubresauts compris, de Je t’aime… moi non plus (1969) jusqu’aux chansons angoissées de son dernier disque, Oh ! Pardon tu dormais…, réalisé avec l’admirateur fidèle, Étienne Daho.
Panthéon/Universal, 106 €.
Jane Birkin, album par album, de Baptiste Vignol, éd. Gründ, 264 p., 29,95 €.
Serge Gainsbourg & Jane Birkin, l’album de famille intime, éd. Albin Michel, 224 p., 39 €.

“Intégrale, 25e anniversaire”, de Barbara

Barbara à l’Olympia en 1969.

Barbara à l’Olympia en 1969.

Claude Delorme

Tous les albums studio, ses live de 1963 à 1993 et même ce fameux concert de Lily passion longtemps disparu. Quarante-huit, rares ou inédits, comme cette version alternative où, sur Vienne, le piano n’est plus électrique et la voix de Barbara si proche du micro qu’elle vous susurre à l’oreille. Universal a conçu un majestueux coffret avec livret biographique, décliné en versions plus légères pour les bourses modestes, notamment un triple vinyle de son Pantin 81, pour la première fois en version complète.
29 CD, Universal/Mercury, coffret de luxe, 230 €.

“L’Essentiel des albums originaux”, de Philippe Chatel

Le succès phénoménal de son conte musical Émilie Jolie a fini par éclipser le reste de son œuvre. Dommage, les chansons de Philippe Chatel, mort le 19 février 2021, méritent qu’on y revienne avec cet essentiel des albums (y compris Émilie Jolie). Les néophytes découvriront un auteur doux-amer, dont les mélodies enlacent les six cordes avec une délicatesse folle. Philippe Chatel n’imprimait jamais ses paroles, mais les tablatures des parties de guitare, pour les musiciens amateurs. Brassens lui avait offert la sienne, enfant. Il a su en faire bon usage.
Coffret 7 CD, Universal/Mercury, 22 €.

“Intégrale, 1959-2020”, Hugues Aufray

Hugues Aufray à Istanbul, en 1959.

Hugues Aufray à Istanbul, en 1959.

Passeur de folk, vedette de toutes les chorales et soirées scouts autour du feu de camp, Hugues Aufray n’a eu de cesse de faire le pont entre les États-Unis et une France des années 1960 fascinée par l’Oncle Sam. En témoigne cette intégrale où figurent ses classiques — Santiano, Céline —, ses adaptations de Dylan adoubées par l’auteur himself, mais aussi celles de Hank Williams, leur héros commun. L’outre-Atlantique comprenant le Canada, Hugues Aufray a également rendu hommage à Félix Leclerc. Le livret privilégie les photos au texte, c’est dommage. On aurait aimé retracer le fil de sa discographie.
22 CD (studio originaux) + 2 CD de bonus, Fontana Records/Universal, 105 €.

“Baiser, édition 25e anniversaire”, de Miossec

Après avoir trinqué pour les 25 ans de Boire, son premier album paru en 1995, voici venue l’heure de célébrer le quart de siècle de Baiser, deuxième album du Brestois publié en 1997 avec une réédition augmentée d’un livret. Absente du premier, la batterie fait son apparition sur les treize titres d’un disque à l’âpreté similaire, mais aux arrangements plus riches. L’urgence a laissé place à un certain recul. La fidélité, l’infidélité, le célibat, l’amour qui disparaît comme il était venu, Juste après qu’il ait plu…
Vinyle, 26 € ; CD, 18 €. Pias.

“Tambour Vision”, de Bertrand Belin

Le chanteur se convertit aux synthés et aux pulsations rythmiques. Mais conserve son inoxydable élégance. Une exploration à mots couverts de l’esprit de révolte ou de soumission, comme de nos désirs ambigus.
► Vinyle, 22 € ; CD, 17 €. Wagram Music/Cinq 7.

“Touch the Lock”, d’UTO

Belle découverte que ce duo (Neysa May Barnett, Émile Larroche), néo-Beaucerons aux goûts portés sur les accumulations rythmiques et les psalmodies envoûtantes, entre chanson et techno.
 Vinyle, 20 € ; CD, 14 €. InFiné.

“En studio avec Bashung”

Alain Bashung en 1982, à Paris.

Alain Bashung en 1982, à Paris.

Antoine Santoni

Entre 1981 et 1983, Alain Bashung travaille à une commande du dramaturge espagnol Fernando Arrabal, qui souhaite adapter en film sa pièce Le Cimetière des voitures. L’auteur de Gaby, premier succès qui l’a transformé en rockeur populaire, ébauche le son du film et celui, glacial et intense, de son prochain album Play Blessures où il quitte un temps Boris Bergman pour Gainsbourg. Émotion d’y entendre Procession, chanté en yaourt, qui deviendra
C’est comment qu’on freine. Le vinyle de ces sessions accompagne un livre somme hautement recommandable sur tous ses enregistrements studio.
2 vinyles, 27 € ; 2 CD, 16 €. Barclay.

“Opex”, d’Arno

Un disque post-mortem, enregistré dans l’urgence, par nécessité autant que par plaisir. Retour aux racines et au blues new wave décharné de ses débuts pour des chansons habitées par la sincérité.
► Vinyle, 24 € ; CD, 16 €. Pias.

“Stup Forever”, de Stupeflip

King Ju ressuscite en Don Quichotte prêt à en découdre avec les forces de l’argent et de la réussite, en éternel défenseur du droit à la faiblesse. Un univers paranoïaque et délirant, mi-rock mi-rap, et unique depuis 2003.
 Vinyle, 24 € ; CD, 14 €. Dragon Accel 2.

“Garden Party”, de Florent Marchet

Retour au beau classicisme de la chanson, en piano voix et percussions douces. Un disque franc-jeu, dans lequel Florent Marchet chante les choses de la vie, à la façon d’un Delpech en son temps.
Vinyle, 25 € ; CD, 16 €. Nodiva/La Bréa/Wagram.

“Putain d’coffret”, de Renaud

Renaud en 1975.

Renaud en 1975.

Patrick Bertrand

Après la « Putain d’expo », le coffret. Ici, pas de biographie, ni de bla-bla, mais des dessins du copain Frank Margerin, choisi parce que « Picasso et Warhol étaient morts », plaisante Renaud dans son billet introductif. Ils réhabilitent l’ensemble des pochettes et viennent, dans le livret, ajouter de l’humour à celui des paroles, intégralement reproduites, ce qui est une idée simple et chouette. Attention, ceci n’est pas une intégrale, juste les années Polydor, soit les formidables albums parus entre 1975 et 1982, avec Laisse béton, Marche à l’ombre, etc., mais sans Mistral gagnant sorti en 1985, chez Parlophone, ce qui n’est pas un détail.
12 vinyles + 1 livret + 50 dessins de Margerin, Parlophone, 310 €.

“Consolation”, de Pomme

Remontée de ses Failles, la chanteuse déroule le fil de sa jeune vie sur un troisième album apaisé et apaisant. Les cordes fines de sa autoharpe s’effacent au profit des synthétiseurs.
 Vinyle, 25 € ; CD, 17 €. Sois Sage Musique/Polydor.

Saint-Clair, de Benjamin Biolay

Ce dixième album rappelle, à ses meilleurs moments, La Superbe. Une chanson rock dont il connaît les codes et habille de sa prose d’amoureux perpétuel, jouisseur invétéré ou écorché repenti.
► Vinyle, 32 € ; CD, 17 €. Polydor/Universal.

“Bedroom Walls”, de November Ultra

Sa voix réduit au silence le bruit alentour. Il y a quelque chose de rose et vaporeux, mais sous l’apparat de saison, aux discrètes touches acoustiques ou électro, November Ultra révèle aussi un blues aux tons nocturnes.
► Vinyle, 24 € ; CD, 14 €. Virgin.


MONDE


“Breaking the Thermometer”, de Leyla McCalla

1669663605 387 Quels disques offrir a Noel Rock chanson jazz… nos idees

Noé Cugny

La chanteuse et violoncelliste folk de La Nouvelle-Orléans se plonge dans les archives de Radio Haïti Inter : entre langueur et révolte, elle rend un hommage à la liberté de la presse à la fois formellement ambitieux et complètement craquant.
► Epitaph, 19 €.

“Cajun, Volume 2 : The Post-War Years, Louisiane, 1946-1962”

Le cajun, c’est la musique de ces Français acadiens chassés du Canada britannique et réenracinés en Louisiane à partir de 1756. Près de deux siècles plus tard, leurs airs dansants, leur blues créole aux accents traînants ont muté sur le violon du bayou, avec des virtuoses comme Harry Choates (l’irrésistible Jolie Blonde), et se régénèrent encore, en intégrant accordéon et steel guitar. Un livret passionnant de Jean Buzelin accompagne cette excellente sélection.
2 CD, Frémeaux & Associés, 22 €.

“Puerto Rico, 1940-1962”

Dans les années 1940 et 1950, la salsa n’avait pas déferlé sur le monde, mais toute l’Amérique latine guinchait sur des rythmes mitonnés dans le chaudron insulaire de Porto Rico. La compilation met en valeur cette scène de précurseurs, qui ravivèrent les couleurs de la bomba, héritée des esclaves, et de la plena, musique de chronique sociale, mais aussi du mambo, de la guaracha et de la pachanga, musiques plus sophistiquées ayant émergé dans le Spanish Harlem. Avec, pour faire monter la « sauce », le sonero Ismael Rivera, le percussionniste Rafael Cortijo ou le pianiste Eddie Palmieri.
2 CD, Frémeaux & Associés/Socadisc, 22 €.

“Nostalgique Bollywood”

Les premières stars des musiques bollywoodiennes ont été des cantatrices sans visage, divas du play-back nommées Lata Mangeshkar ou Shamshad Begum, souvent plus populaires que les actrices. La mythologie fut leur première inspiration. Dans ce recueil de chansons de films sortis entre 1939 et 1959, la ferveur mystique d’une Juthika Roy, venue du chant dévotionnel hindou, côtoie ainsi la frivolité aguicheuse d’un tube comme Lara lappa, qui a révolutionné le genre.
Buda/Socadisc, 15 €.

“Guramayle”, de Kutu

1669663605 583 Quels disques offrir a Noel Rock chanson jazz… nos idees

Karine BONTEMPS

Prodige du jazz français à l’archet fougueux et à l’imaginaire fantasque, le violoniste Théo Ceccaldi enrôle deux chanteuses éthiopiennes de l’Addis-Abeba underground dans une transe furieusement dansante. Entre fièvre et fronde, leurs bacchanales torpillent le dancefloor.
► Full Rhizome, 13 €.

“The Wayne Adams’ Old ‘Classic’ Banjo Collection, 1897-1952”

Le banjo à cinq cordes est l’instrument populaire de référence du continent nord-américain, mais ceux qui l’ont modernisé restent méconnus. Ce coffret fait notamment la part belle à Vess Ossman, au jeu en picking novateur, et Fred Van Eps, guitariste de studio prolifique. Leurs ragtimes et cake-walk préfigurent le potentiel du banjo, qui explosera lors du revival folk des années 1950.
3 CD, Frémeaux & Associés, 22 €.

“S’il vous plaît”, de Melingo

L’éternel vagabond de 65 ans compile valses canailles, milongas titubantes et folklore halluciné de son « proto-tango ». Caïd au sang chaud ou marin aviné, clochard céleste ou crooner fellinien, il nous fait encore chavirer le cœur.
Musique Sauvage/Pias, 15 €.

“Sahar”, de Tamino

1669663605 259 Quels disques offrir a Noel Rock chanson jazz… nos idees

Jeton Bakalli

Jonglant entre piano, oud et guitare, le petit prince belgo-égyptien délaisse les envolées grandioses pour les sobres vertiges d’un folk intimiste. Le lyrisme des mélodies demeure, mais celles-ci respirent davantage, harmonieuses, émouvantes.
► Virgin Records, 16 €.

“In the Footsteps of Rumi”, Ghalia Benali, Kiya Tabassian, Constantinople

Une voix profonde, des musiciens aussi fougueux que raffinés (luth setar, cithare qanoun, vièle kamantché, oud, percussions…), pour sublimer l’ivresse mystique des chants d’amour
du poète persan Rûmî. Extatique.
► Glossa, 19 €.

“Some Nights I Dream of Doors”, d’Obongjayar

1669663605 812 Quels disques offrir a Noel Rock chanson jazz… nos idees

Bolade Banjo

On craque pour la singularité de sa voix fumée, qui s’éclaircit en falsetto dans les aigus, comme pour son tempérament très soul et son flow versatile. Berceuse pop, brûlot politique hip-hop, phrasé afrobeat… son talent est immense.
September Recordings/The Orchard, 15 €.

“Midnight Scorchers”, de Horace Andy

Quelques mois après la sortie de l’album Midnight Rocker, le maître du mixage Adrian Sherwood en propose une version redynamisée qui met en majesté la voix de Horace Andy, chanteur au vibrato unique. Ou comment transformer un disque pépère en œuvre hors pair !
On-U Sound/Warp, 16 €.


JAZZ


“The Bootleg Series, vol. 7. That’s What Happened”, de Miles Davis

Même en courant après Prince ou Michael Jackson, Miles Davis restait Miles Davis.

Même en courant après Prince ou Michael Jackson, Miles Davis restait Miles Davis.

Anthony Barboza

Le Miles Davis d’après le grand silence (1975-1981) divise encore. Était-il bien raisonnable, à 55 ans, de faire le tapin aussi outrancièrement ? Courir comme ça après Michael Jackson, Prince et Cyndi Lauper, n’était-ce pas avouer une absence totale de jus ? La réponse réside dans ce triple album d’inédits datant de la période 1982-1985, dans cette musique libre, féroce et excitante, sensuelle et toujours expérimentale. Miles Davis était simplement trop grand, même quand il aguichait le chaland.
3 CD, Sony, 26 €.

“The Genius of Django”, de Django Reinhardt

Ce n’est pas à proprement parler une intégrale. Mais avec 383 titres remastérisés, répartis sur vingt et un CD et accompagnés d’un livret de cent pages, il y a de quoi se préparer aux longues soirées d’hiver. Et surtout, de quoi les enchanter d’Oiseaux des îles en Douce Ambiance, de Rythme futur en Nuages et Nymphéas. Car Django Reinhardt ne fut pas seulement un guitariste prodigieux, inventeur d’un style qui sera baptisé jazz manouche. Il fut aussi un compositeur impressionniste, un musicien poète auquel il est toujours bon de revenir. Sorte d’encyclopédie de la « djangology », ce coffret tient de l’indispensable.
21 CD + 1 livret, Label Ouest, 69 €.

“Alma”, de Yaron Herman

Arrivé en studio sans avoir rien préparé, le pianiste Yaron Herman a improvisé dix-sept pièces. Il nous les livre telles qu’elles sont arrivées au bout de ses doigts, encore palpitantes de leur première naissance. Et c’est à peine croyable tant elles vivent et émeuvent.
Naïve, 15 €.

“Naked Truth”, d’Avishai Cohen

Quand le trompettiste Avishai Cohen se confronte à la « vérité nue », il en tire un monument de beauté grave, presque douloureuse et toujours poignante.
ECM, 18 €.

“Live at Fabrik. Hamburg 1986”, de McCoy Tyner and Freddie Hubbard Quartet

Freddie Hubbard en concert avec son quartet à Hambourg, en 1986.

Freddie Hubbard en concert avec son quartet à Hambourg, en 1986.

S’ils s’étaient déjà côtoyés au sein du groupe de John Coltrane (notamment pour enregistrer
Olé Coltrane et Ascension) puis à la fin des années 1970 (pour deux albums de Tyner), le rapprochement entre le très réfléchi McCoy Tyner et l’excessif Freddie Hubbard n’allait pas de soi. Histoire de ne rien céder l’un à l’autre, les deux antithèses se présentèrent d’ailleurs à Hambourg sous leur double nom. À partir de là, rien ne va plus. Non qu’il s’agisse d’un désastre, au contraire. Mais la roue s’affole, le pianiste devient quasiment fou, le trompettiste se découvre un peu de sagesse, tout le monde se réjouit et le jackpot sort à chaque coup.
2 CD, NDR Kultur, 29 €.

“Tissé”, de Marion Rampal

On savait Marion Rampal dotée d’une voix de velours et de nuit. Elle revient solaire, dans un répertoire où l’enfance a sa place, La Nouvelle-Orléans aussi, et puis la poésie, la nature et même Archie Shepp.
Les Rivières souterraines, 18 €.

“S.H.A.M.A.N.E.S.”, d’Anne Paceo

Sha-woman, Anne Paceo ? Une évidence. Bien aidée par Isabel Sörling et Marion Rampal, la batteuse-chanteuse convoque les esprits avec toujours plus de clarté, d’affirmation et d’espérance.
Jusqu’à la nuit, 14 €.

“Aux anges”, de Sylvain Rifflet

D’apparence rugueuse, plein de subtilités pour qui sait tendre l’oreille, l’hymne aux anges de Sylvain Rifflet s’avère de bout en bout sous-tendu par une passion, une humilité et une intelligence renversantes.
Magriff, 15 €.

“Solo in Denmark”, de Michel Petrucciani

Michel Petrucciani à Silkeborg, au Danemark, le 23 juin 1990.

Michel Petrucciani à Silkeborg, au Danemark, le 23 juin 1990.

Gorm Valentin

Michel Petrucciani seul à son piano pouvait donner l’impression d’une joyeuse troupe bondissante, riant, sautant en tous sens et se livrant aux fantaisies les plus improbables. C’est le cas dans ce live impressionnant de vitalité et d’imagination. Comme en acier, la main gauche joue les locomotives imperturbables quand la droite invente à chaque instant, au gré des virages et zigzags. Standards (In a Sentimental Mood, Round Midnight…) et compositions personnelles (P’tit Louis, She Did It Again…) n’y résistent pas plus que le public danois de 1990 ou nous aujourd’hui, tous chavirés par une telle débauche d’énergie.
Storyville, 18 €.

“Indigo”, de Jean-Marc Foltz et Stéphan Oliva

Duke Ellington comme on ne l’avait jamais entendu, tout petit, doux et charmant tel un bijou dans son écrin ou, mieux, un « sucrier velours ».
Vision fugitive, 23 €.

“Eastern Spring”, de Madeleine et Salomon

En adaptant pour piano et voix des airs de pop orientale des années 1960 et 1970, Madeleine et Salomon se brûlent au grand soleil méditerranéen et touchent à l’émotion pure.
► Tzig’Art, 16 €.

“Julien Pontvianne-Abhra”, de Seven Poems on Water

Au commencement était la lenteur. Pas de frénésie, de grands galops ici, mais un étirement du temps, au fil de l’eau, et la voix de cristal d’Isabel Sörling pour nous entraîner au plus profond des rêves.
Onze Heures onze, 15 €.

“In These Times”, de Makaya McCraven

Sept ans de maturation pour aboutir au meilleur album du batteur prodige de Chicago. Paysages insolites où la somme des frictions, des cassures, des blessures, fait naître de lumineuses harmonies.
► International Anthem, 11 €.

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