OM-Milan : en 1993, jour de gloire à Munich (3/3)

Le 21 avril 1993, un but précoce de l’avant-centre croate Alen Bokšić permet à l’OM de l’emporter sur la plus petite des marges sur la pelouse des Glasgow Rangers (1-0). Ce succès valide la première place de l’institution marseillaise au sein du groupe A. Une première place synonyme de qualification pour la finale de la Ligue des champions. Les hommes de Raymond Goethals ne sont plus qu’à 90 minutes de décrocher le Graal. Face à eux se dresse le Milan AC, vainqueur de l’épreuve en 1989 et en 1990. Un adversaire de taille que la maison bleue et blanche va devoir vaincre afin de cicatriser les blessures nées de la cruelle défaite au même stade de la compétition en 1991 à Bari face à l’Étoile Rouge de Belgrade (0-0, 3 à 4 aux tirs au but).

À Marseille, tout le monde se souvient de la double-confrontation mythique entre les protégés de “Raymond-la-science” et ceux d’Arrigo Sacchi deux ans auparavant. Grâce à Jean-Pierre Papin à l’aller (1-1) et Chris Waddle au retour (1-0), les pensionnaires du Vélodrome avaient su créer un exploit retentissant à l’échelle du football français. Mais deux saisons plus tard, les choses ont bien changé. Papin et Waddle ne sont plus là, à l’instar du solide défenseur central brésilien Carlos Mozer, de l’artiste serbe Dragan Stojković et de l’expérimenté Jean Tigana. D’ailleurs, “JPP” évolue depuis l’été 1992 chez les Rossoneri.

Côté italien, Fabio Capello a remplacé depuis 1991 Arrigo Sacchi sur le banc de la formation présidée par Silvio Berlusconi. L’ancien milieu de terrain a d’autres idées que celui qui a alors récupéré la Squadra Azzurra. Plus pragmatique que son prédécesseur, il s’appuie sur un socle défensif très compact qui n’est pas sans rappeler le fameux Catenaccio prôné par le technicien argentin Helenio Herrera avec le voisin de l’Inter dans les années 1960. L’OM a toujours eu un brin de chance au moment d’affronter le Milan AC. Alors que Marco van Basten manquait à l’appel en 1991 à cause d’une suspension, c’est cette fois-ci Ruud Gullit qui est indisponible pour l’écurie transalpine. Miné par de nombreux pépins physiques, le Ballon d’Or 1987 voit sa saison gâchée.

Le havre de paix bavarois de l’OM

Avant cette rencontre au sommet, le contingent olympien se déplace le 20 mai dans le nord de la France pour y affronter Valenciennes. La partie accouche d’un match nul et vierge (0-0). Didier Deschamps, Abedi Pelé et autres Rudi Völler ont déjà la tête à Munich, car c’est bien au stade olympique de la ville allemande que l’histoire de l’OM va se décider. Jocelyn Angloma, indéboulonnable titulaire de Goethals en défense, confirme : “On avait la finale en tête depuis le match retour à Bruges un mois avant. Mais contre Valenciennes, on a joué sans se retenir.”

L’état-major dirigé par Bernard Tapie décide donc de prendre ses quartiers dans un gîte à environ 70 km de la cité bavaroise pour préparer la rencontre au mieux. Un facteur important d’après Angloma : “On pensait au match de Milan mais sans pour autant se focaliser dessus à 100%. Des fois, on peut faire le match avant dans sa tête. Je pense que se retrouver loin de tout a pu nous aider. Après, ce qui faisait la force de l’OM à cette époque-là, c’est qu’on ne se prenait pas la tête. Que ce soit Milan en face ou une autre équipe.”

Robert Nazaretian, éminent dirigeant de l’OM, juge cette décision bénéfique : “Avant la première finale, en 1991, on était dans une petite prison. Plus un bunker qu’une prison d’ailleurs. Mais en 1993, c’était beaucoup plus sympa. Il y avait un climat de rigolade au sein du groupe. Les joueurs ont pris la finale d’une autre façon. C’était beaucoup plus tranquille. Pour moi, Tapie avait tout compris.” Le président marseillais n’a qu’un objectif : définitivement tourner la page de la désilusion de Bari. “Seulement trois joueurs de 93 étaient titulaires en 91 : Abedi Pelé, Basile Boli et Éric Di Meco. En 91, nous étions tellement déçus qu’il fallait changer des choses. Et c’est ce que Tapie a fait“, martèle Nazaretian.

La visite de “Magic Chris”, héros de 1991

Le “Boss” veut alors se défaire de toute pression et souhaite installer ses joueurs dans un cadre paisible et décontracté, ce qui n’avait pas été le cas lors de la mise au vert précédant la maudite finale de Bari en 1991. D’où son appel à Chris Waddle, sommé de venir passer quelques jours auprès de ses anciens coéquipiers. La présence du génial anglais en Bavière est un véritable bol d’air frais pour l’effectif marseillais, qui se laisse aller à de nombreux moments de joie et d’amusement : “Quand il est venu, Chris a mis le waï” (rires) se remémore Angloma. “C’est Chris, il est comme ça. Il était comme toujours très proche de Basile (Boli, ndlr). Ils ont une histoire commune forte. Ce sont de vrais potes, qui n’arrêtent pas de déconner. Je pense qu’on a pu un peu se détacher du match grâce à la visite de Chris“.

Tout est minutieusement préparé pour que les joueurs de l’OM soient mis dans les meilleures dispositions possibles. Tapie espère en secret que cette stratégie portera ses fruits face à l’ogre milanais.

OM – Milan AC 1-0 : à jamais les premiers !

L'OM de Raymond Goethals n'était pas favori avant ce choc au sommet face au Milan AC de Fabio Capello.
L’OM de Raymond Goethals n’était pas favori avant ce choc au sommet face au Milan AC de Fabio Capello.Photo Richard Colinet

De son côté, Raymond Goethals est impassible. Le “sorcier belge” a un plan bien précis en tête. Il sait que son équipe est moins bien armée que celle de son homologue Fabio Capello. C’est pourquoi il s’appuie sur un collectif très fort, autour d’un système dense et compact articulé autour d’un 5-2-3. C’est le jeune Fabien Barthez, pas encore vingt-deux ans, qui est choisi pour garder les buts olympiens. Devant lui, une défense composée de droite à gauche de Jean-Jacques Eydelie, Jocelyn Angloma, Basile Boli, Marcel Desailly et Éric Di Meco. Didier Deschamps et Franck Sauzée sont alignés dans l’entrejeu. Abedi Pelé est chargé d’alimenter le duo Völler- Bokšić.

Angloma admet que l’OM est loin d’être favori. Mais le Guadeloupéen assure que son équipe n’est pas non plus impressionnée par son mythique rival : “On savait qu’on allait jouer contre d’immenses joueurs et qu’on allait avoir pas mal de difficultés pendant le match. Mais nous n’étions pas impressionnés ou tétanisés pour autant. Je regardais beaucoup Gullit parce que c’était un joueur que j’admirais. Rijkaard, Van Basten et surtout Baresi aussi. Les stars. Mais on avait confiance en nous et on se sentait fort.”

En face, Franco Baresi, Paolo Maldini, Frank Rijkaard et Marco Van Basten sont bien là. Quant à Papin, il est remplaçant, comme prévu. Un paramètre important aux yeux du contingent olympien : “On savait qu’il allait être remplaçant dans un premier temps” assure Angloma. “Malgré tout, on se disait qu’il ne fallait pas le lâcher s’il venait à entrer. Cela s’est vu pendant le match. Jean-Pierre, c’est un gars qui n’a besoin que d’une occasion pour que ça aille au fond. Il fallait aussi surveiller Van Basten, mais il était un peu gêné par ses pépins physiques. Pour en revenir à Jean-Pierre, il inspirait chez nous ce petit truc qui faisait qu’on devait absolument l’avoir à l’œil. C’est un joueur qui peut faire la différence, de par son talent mais aussi sa hargne. Et cette finale, lui aussi il voulait la gagner” (rires) !

Les Rossoneri mettent la pression sur l’OM

Dans les tribunes, la fête est folle. Plus de 64 000 supporters garnissent les travées de l’enceinte bavaroise. Environ 25 000 d’entre eux sont vêtus en bleu et blanc. L’arbitre suisse Kurt Röthlisberger siffle le coup d’envoi d’une rencontre qui s’annonce tendue. Si l’OM veut se racheter après sa finale perdue face à l’Étoile Rouge de Belgrade deux ans plus tôt, Milan n’a pas oublié 1991.

D’entrée, les hommes de Capello s’installent dans le camp marseillais et tentent d’imposer leur rythme à leur rival. Sur un coup franc frappé depuis le côté gauche par Roberto Donadoni, l’inévitable Rijkaard devance Basile Boli et place un coup de casque qui frôle le poteau gauche de Fabien Barthez (5e). L’occasion du Néerlandais sonne comme un premier avertissement pour l’arrière-garde olympienne. Dans la foulée, Van Basten centre depuis la droite pour Daniele Massaro. L’avant-centre italien reprend le ballon de la tête et vise le petit filet opposé. Barthez, battu, est tout heureux de voir le cuir filer en sortie de but (7e).

L’OM résiste. Et sur un contre, Rudi Völler est tout près d’ouvrir le score. Après une intervention très rugueuse, mais juste, du capitaine Didier Deschamps sur Rijkaard, le champion du monde allemand file au but. Sa frappe du gauche est relâchée par Sebastiano Rossi. Alen Bokšić tente de suivre mais il est repris in extremis par le retour d’un Paolo Maldini décisif (8e). Le Croate a ensuite une vraie situation d’ouvrir la marque. Profitant d’un mauvais alignement des défenseurs milanais, il tente un lob astucieux pour surprendre le portier transalpin mais le ballon vient mourir au-dessus du but (11e).

La révélation Barthez

Fabien Barthez a écœuré les attaquants du Milan AC à Munich, Daniele Massaro en tête.
Fabien Barthez a écœuré les attaquants du Milan AC à Munich, Daniele Massaro en tête.Photo Thierry Garro

Milan joue à se faire peur, et décide donc de remettre la pression sur les hommes de Goethals. Maldini ne rabat d’abord pas assez sa tête pour surprendre Barthez après un corner de Donadoni (13e). Quelques instants plus tard, Van Basten profite d’un bon travail de Massaro et efface Boli d’un contrôlé orienté dont lui seul a le secret. Le triple Ballon d’Or (1988, 89 et 92) s’apprête à faire trembler les filets. Mais Barthez sort le grand jeu. Le dernier rempart français repousse la tentative de la star batave d’un réflexe surprenant (17e).

Une minute après, l’Ariégeois remet ça sur une frappe de Massaro en angle fermé (18e). Une prestation monumentale qui étonne ses coéquipiers : “On connaissait ses qualités” assure Angloma, mais ce jour-là il a fait un très grand match. On a vu de quelle trempe il était. Il était insouciant. À ce moment-là, je crois que l’OM était une équipe faite pour lui. Fabien, c’est quelqu’un qui adore s’amuser et qui se détache beaucoup du foot. Être à l’OM, cela lui convenait parfaitement.”

Les Marseillais souffrent, à l’instar de Basile Boli, qui se plaint du genou (21e). L’international tricolore reste toutefois sur la pelouse, sur ordre de Bernard Tapie.

Boli fait vibrer Marseille

Le match est engagé. L’OM plie mais ne rompt pas. Les joueurs maculés de la tunique blanche savent qu’ils auront forcément une ou deux situations à exploiter. En toute fin de première période, Abedi Pelé s’infiltre dans la surface de réparation lombarde. Le génial Ghanéen est repris par Maldini et obtient un corner. C’est pourtant l’ailier olympien qui touche le ballon en dernier sur cette action. L’arbitre n’y voit que du feu.

Pelé distille un corner rentrant venu de la droite. Dans la mêlée, Basile Boli s’envole plus haut que les géants Rijkaard et Baresi. Le stoppeur formé à Auxerre propulse la sphère dans le petit filet opposé (1-0, 44e). L’OM prend les devants et fait douter le Milan de Capello. Le parcage des fans du club de la Canebière explose !

Les joueurs, eux, sont aux anges. Néanmoins, ils savent que rien n’est encore acquis, comme le confirme Angloma : “À la mi-temps, on relâche un peu la pression. Il n’y avait pas grand chose à dire, on menait au score, même en subissant. On s’attendait à ce que le Milan intensifie ses attaques, comme cela avait été le cas en début de match. C’est ce qui s’est passé. Mais l’équipe a été encore plus solide en deuxième période.”

“On craignait Papin”

Jean-Pierre Papin, l'idole des supporters de l'OM, a bien été muselé par Basile Boli et ses coéquipiers lors de son entrée en jeu.
Jean-Pierre Papin, l’idole des supporters de l’OM, a bien été muselé par Basile Boli et ses coéquipiers lors de son entrée en jeu.Photo Richard Colinet

Au retour des vestiaires, les Italiens tentent de réagir. Mais Barthez veille au grain, devançant du poing un Van Basten à l’affût après un centre en provenance du flanc droit (47e). Fabio Capello lance alors Jean-Pierre Papin sur le pré (55e). Le lauréat du Ballon d’Or 1991, encore Marseillais un an plus tôt, inspire une certaine crainte à ses anciens coéquipiers. L’ancienne idole du Vélodrome est attendue au tournant par ses ex-partenaires. Ces derniers n’hésitent pas à se frictionner avec lui après un duel jugé dangereux avec Barthez (59e).

Papin ne semble pas dans son match. “Si vous voulez savoir comment s’est passée son entrée, il faut poser la question à Éric Di Meco (rires)” assène Angloma ! “Plus sérieusement, quand Jean-Pierre est rentré, l’équipe ne s’est pas focalisée sur lui. Pour nous, c’était un attaquant du Milan comme un autre. On l’a vu quand ça a chauffé un peu après le contact avec Barthez. Mais comme je l’ai dit précédemment, on le craignait un peu.” Même son de cloche chez Robert Nazaretian : “Avec Jean-Pierre, le Milan a fait la même erreur que nous avec Dragan Stojković en 91. L’Étoile Rouge de Belgrade le craignait, et n’était pas au courant de ses problèmes au genou. Là, c’était pareil. Jean-Pierre nous faisait peur.”

Touché lors d’un duel avant l’altercation avec “JPP”, Jocelyn Angloma ne semble plus en mesure de pouvoir marcher. Le titulaire indiscutable du système de Goethals a le tibia fracturé et doit céder sa place à Jean-Philippe Durand (62e). Un moment insoutenable pour le natif des Abymes : “J’ai vécu l’événement complètement différemment. Je ne me suis pas senti utile pour l’équipe. Je voulais être sur le terrain. C’était très prenant, car Milan poussait et nous mettait en difficulté à ce moment-là. Il ne leur suffisait que d’un but pour nous emmener en prolongation. Quand on vit un moment pareil, c’est plus contraignant, forcément. C’est difficile à accepter.” Nazaretian se souvient du courage du défenseur marseillais : “Il avait la jambe cassée mais il voulait continuer à jouer ! Cela en dit long sur l’état d’esprit qui régnait dans le groupe à ce moment-là.”

L’OM sur le toit de l’Europe

Bernard Tapie porté en triomphe par ses joueurs au Vélodrome après le sacre de l'OM en Ligue des champions.
Bernard Tapie porté en triomphe par ses joueurs au Vélodrome après le sacre de l’OM en Ligue des champions.Photo Thierry Garro

L’OM récite une partition parfaite dans le registre défensif. Les stars milanaises sont muselées. Au milieu de terrain, la paire Deschamps-Sauzée est au four et au moulin. Les attaquants n’hésitent pas à faire d’intenses efforts pour se replacer et gêner la relance du Milan. Ce bloc compact et harmonieux ne laisse aucun espace à Van Basten, Papin et Massaro. Goethals est en train de réussir son pari. Fabio Capello, de son côté, semble impuissant. À l’instar de son équipe, en panne d’inspiration.

Mais les grandes équipes peuvent toujours se montrer dangereuses. Après une remise de la tête du Néerlandais, Papin passe devant Boli et ajuste une reprise en bout de course. Sa tentative effleure le poteau droit de Barthez (78e). Boli, Desailly et autres Di Meco sont soulagés. Ils savent pertinemment que l’orage est passé. D’autant plus lorsque un Marco van Basten résigné laisse sa place à Stefano Eranio à quelques minutes du terme (86e).

Monsieur Röthlisberger, l’arbitre de la rencontre, laisse une minute de temps additionnel aux Milanais pour égaliser. Les Rossoneri obtiennent une touche dans la camp marseillais. L’ambiance est irrespirable à Munich. La tension est à son paroxysme. Les supporters olympiens retiennent leur souffle. Soudain, le coup de sifflet final retentit. C’est la délivrance. L’OM vient de réaliser un exploit monumental et s’approprie le toit de l’Europe.

Un retour triomphal à Marseille

Angloma se remémore avec joie ce bonheur intense : “On réalise tout de suite qu’on a fait quelque chose de grand. On a pu le mesurer en regardant le public. Les deux côtés d’ailleurs : d’une part le désarroi des Milanais, et d’une autre part la joie des Marseillais. On touchait le ciel. Il n’y a pas de mot assez fort pour décrire cette sensation, il faut la vivre” ! Le solide défenseur olympien entre alors dans un état second : “Je me souviens que j’ai couru comme un fou alors que j’avais le tibia fracturé (rires) ! Il fallait être de la fête !”

Le but de Basile Boli offre au football français sa première Coupe d’Europe, la plus belle qui plus est. Le héros du soir ne peut retenir ses larmes. Cette fois-ci, ce sont des larmes de joie qui coulent sur ses pommettes, deux ans après la tristesse infinie qui avait empli son cœur à Bari. À Marseille, l’ambiance est extraordinaire. La ville fête ses champions. Le Vieux-Port s’embrase de bonheur. Le retour en France des champions d’Europe est triomphal. “J’ai presque tout vécu à la télé, depuis l’hôpital, et franchement c’était grandiose“, conclut Angloma. Le trophée de la Ligue des champions est exposé dans un Vélodrome en fusion. Pour toujours, les Olympiens seront “à jamais les premiers”.

OM : Barthez – Eydelie, Angloma (Durand, 62e), Boli, Desailly, Di Meco – Sauzée, Deschamps (capitaine) – Pelé, Bokšić, Völler (Thomas, 80e).

Milan AC : Rossi – Tassotti, Costacurta, Baresi (capitaine), Maldini – Donadoni (Papin, 55e), Rijkaard, Albertini, Lentini – Massaro, Van Basten (Eranio, 86e).

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